Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Cronenberg a tenu à exprimer ses vifs remerciements à Sa Majesté le Roi Mohammed VI et à SAR le Prince Moulay Rachid, Président de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech.
Le réalisateur canadien s'est dit aussi très fier et honoré de recevoir l’Étoile d’Or, ce Prix prestigieux qui couronne son travail d'un demi-siècle, tout en se réjouissant de l'hospitalité marocaine et de sa présence à cette magnifique manifestation culturelle.
"C'est pour moi un grand honneur et une immense fierté de faire partie d'une liste fabuleuse de tous ceux ayant reçu ce Prix avant moi", a-t-il affirmé, notant qu'ils ont, par leur art cinématographique, "tenté de donner un sens à ce monde et à nos existences mutuellement dépendantes".
Pour sa part, Diane Kruger a indiqué que "l'œuvre de David Cronenberg a laissé une marque indélébile dans l’industrie cinématographique, définissant une ère qui mêle le grotesque et la profondeur, et remet en question nos perceptions de la réalité et de l'identité".
"Si l’on peut considérer ses films comme des explorations de l’horreur et des thrillers psychologiques, ils sont également ancrés dans la profondeur émotionnelle, laissant souvent le public aux prises avec des thèmes complexes", a-t-elle ajouté, relevant que sa capacité à allier le malaise à la clairvoyance a donné lieu à une expérience visuelle inoubliable.
De l'avis de l’actrice allemande, "l'influence de David Cronenberg transcende ses propres films, en inspirant une génération de cinéastes désireux d'explorer les limites du genre et de la narration".
"Sa vision unique a ouvert la voie à une nouvelle compréhension de ce que le cinéma peut accomplir, en mêlant l'émotion au viscéral et le comique au tragique", a-t-elle expliqué.
La cérémonie d'hommage de David Cronenberg a été suivie de la projection de son film "Les Linceuls".
Faisant partie des figures singulières du septième art contemporain et souvent associé au genre du "Body Horror", David Cronenberg a toujours cherché à explorer les ténèbres de l’esprit humain, en utilisant le corps humain comme métaphore de l’angoisse et des mutations sociales et psychologiques dans ses films, comme en témoignent ses œuvres emblématiques: "Shivers" (1975), "The Fly" (1986), et "Dead Ringers" (1988).
Le dilemme technologie et humanité était également omniprésent dans toutes ses œuvres, notamment dans "Videodrome" (1983), où la télévision devient une extension du corps et de l’esprit, ou dans "eXistenZ" (1999), qui interroge les frontières entre réalité et virtualité.