"Le Festival jouit d’une grande crédibilité à l’international et c’est une fierté pour nous de pouvoir accueillir chaque année ces grandes figures du cinéma mondial", a indiqué M. Hajji dans une interview accordée à la MAP à l’occasion de cette grand-messe cinématographique, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.
Il a également souligné que le FIFM est considéré aujourd’hui comme l’un des plus importants événements de la région et un rendez-vous incontournable pour les professionnels internationaux qui s’y rendent chaque année pour découvrir les films de la sélection et participer aux "Ateliers de l’Atlas".
Dans ce sens, M. Hajji a relevé que "les prestigieux jurys des différentes éditions du FIFM n’ont rien à envier à ceux des plus grands Festivals dans le monde".
"Il s’agit du seul Festival de la région qui, depuis sa création, continue de réunir des personnalités de cette envergure, à l’instar de Martin Scorsese, Francis Ford Coppola ou Tilda Swinton qui ont même noué des amitiés solides avec le Festival et en sont devenus des sortes d’ambassadeurs", a-t-il poursuivi.
Selon M. Hajji, le Festival International du Film de Marrakech se distingue en créant la rencontre rare entre les plus grands noms du cinéma mondial et les jeunes cinéastes débutants, expliquant qu’en dédiant sa compétition officielle à la découverte de réalisateurs qui font un premier ou deuxième long métrage et en développant les "Ateliers de l’Atlas", sa plateforme professionnelle qui accompagne les jeunes réalisateurs marocains, arabes et africains, "le Festival a fait le pari de l’avenir".
Il a exprimé, à ce propos, sa fierté de voir des cinéastes primés au FIFM mener de grandes carrières des années plus tard, donnant l’exemple du réalisateur australien Justin Kurzel, qui a remporté, en 2011 à Marrakech, le prix du jury pour son premier film "Les crimes de Snowtown", et dont les films suivants ont tous été sélectionnés en compétition officielle aux Festivals de Cannes et de Venise.
S’agissant des principaux chiffres et nouveautés de cette 21ème édition du Festival, M. Hajji a fait observer que "cette année, nous proposons une sélection de 71 films en provenance de 32 pays, parmi lesquels 9 sont présentés en première mondiale et internationale, 9 ont été choisis par leurs pays pour les représenter dans la course aux Oscars et 12 ont été précédemment soutenus par les Ateliers de l’Atlas".
Par ailleurs, il a indiqué que le programme "Conversations" connaîtra une véritable montée en puissance, faisant savoir que 15 rencontres sont prévues cette année, avec des grands cinéastes qui, pour certains, participent pour la première fois au Festival, notamment Tim Burton, Justine Triet, Alfonso Cuarón, Ava DuVernay et Mohammad Rasoulof.
"Une conversation croisée autour de leurs premiers films se tiendra avec les cinéastes marocains Alaa Eddine Aljem, Yasmine Benkiran, Ismaël El Iraki et Kamal Lazraq", a-t-il ajouté, notant que ces "Conversations" se tiendront pour la première fois au théâtre Meydene.
D’autre part, M. Hajji a souligné que "suite au succès de l’atelier d’initiation et de perfectionnement à la critique de cinéma à destination des journalistes organisé en juillet dernier à Casablanca, un nouvel atelier se tiendra pendant le Festival, cette fois-ci destiné aux étudiants en journalisme et cinéma, qui sera également animé par Charles Tesson, ancien délégué général de la Semaine de la critique du Festival de Cannes".
Pour ce qui est de la place du cinéma marocain, arabe et africain au Festival, il a relevé que ce cinéma est présent cette année dans toutes les sections du Festival, soulignant que 25 films au total seront projetés, toutes sections confondues, dont 12 marocains, et 5 d’entre eux figurent dans la compétition officielle et ont pour point commun d’avoir été soutenus par les "Ateliers de l’Atlas".
Concernant les "Ateliers de l’Atlas", le coordinateur général du Festival a révélé qu’ils se développent et proposent de nouveaux programmes aux professionnels qui sont invités à y participer, en vue de mettre un accent particulier sur la vitalité artistique de la nouvelle génération de cinéastes marocains, arabes et africains.
"Des modules en ligne ont été intégrés en amont du Festival cette année et l’événement va désormais se dérouler sur cinq jours, au lieu de quatre l’an dernier, pour explorer davantage de domaines artistiques et professionnels, à travers notamment des ateliers collaboratifs", a-t-il ajouté.
M. Hajji a, en outre, indiqué que le dispositif de soutien à la distribution "Atlas Distribution Awards", initié l’année dernière en faveur du Maroc et des pays arabes et africains, proposera aussi cette année une journée d’échanges et de discussions visant à optimiser le travail des acteurs de la distribution dans la région.
"Dans le but de soutenir le développement de l’écosystème de l’industrie cinématographique marocaine, le Festival lance cette année le programme Atlas Station, destiné au perfectionnement des compétences des jeunes réalisateurs et producteurs marocains souhaitant s’ouvrir à l’international, afin de dynamiser le développement de leurs projets", a-t-il fait savoir.
Selon M. Hajji, "Atlas Station" accueille, cette année, la première promotion de dix talents marocains qui bénéficieront d’un programme spécialement conçu pour eux pendant les Ateliers, expliquant que ce programme comprend des sessions de travail en groupe, des séances individuelles, ainsi que des rencontres croisées avec les autres programmes des Ateliers.
Il a, par ailleurs, mis en avant le rôle important des critiques et journalistes de cinéma dans la couverture du Festival et la promotion des films projetés dans ce cadre, rappelant qu’un premier atelier a été organisé en juillet dernier et qu’un second le sera pendant le Festival, en vue de soutenir le développement de la critique de cinéma au Maroc.
"L’objectif étant de permettre aux journalistes et aux étudiants qui y participent de perfectionner leur pratique à travers l’acquisition de certains outils", a-t-il noté, affirmant que la critique est essentielle et déterminante pour la vie d’un film et la reconnaissance de l’œuvre d’un auteur.
"Les producteurs et distributeurs qui nous confient leurs films pour être projetés au Festival, le font pour les montrer au public du Festival International du Film de Marrakech, mais comptent aussi sur les journalistes pour écrire dessus", a ajouté M. Hajji.