Dans ce sens, un aperçu détaillé a été donné sur les différentes mesures prises par le Royaume à la faveur du renforcement des capacités logistiques, entre autres, le développement des zones logistiques à travers un programme prioritaire à l’horizon 2028 visant à aménager près de 750 ha, la digitalisation des processus logistiques, avec la dématérialisation de 85% des procédures du commerce extérieur, et le renforcement de l’attractivité et la diversification de l’offre de service.
Intervenant à cette occasion, M. Mohamed Aamaliche, Chef de Département Modernisation des Chaînes Logistiques à l’Agence Marocaine de Développement Logistique (AMDL), a fait savoir que dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie logistique du Maroc, l’effort a porté aussi sur la mise en œuvre des programmes d’appui et d’accompagnement des petites et moyennes entreprises (PME), outre la mise en place d’un dispositif de suivi et d’évaluation, à travers la création de l’Observatoire Marocain de la Compétitivité Logistique.
Il a fait savoir que d’autres éléments phares de la stratégique logistique du Maroc sont en nette progression, entre autres, la structuration de la logistique urbaine, la promotion de l’externalisation, la décarbonation, et la continuité de la chaîne de froid, outre l’amélioration des pratiques logistiques et la proposition d’offres intégrées et à forte valeur ajoutée.
Partant de ces constats, il a indiqué que la logistique demeure un véritable levier au cœur de la souveraineté économique, notant que le marché mondial de la prestation logistique continue sa reprise et offre des perspectives de développement importantes.
A ses yeux, la logistique n’est plus uniquement une affaire d’approvisionnement et de distribution mais une industrie à part entière contribuant à la création de valeur, outre le fait qu’il s’agit d’un instrument d’attractivité permettant une meilleure position des économies dans les chaînes de valeurs mondiales, a-t-il expliqué.
Sur un autre registre, le responsable s’est attardé sur l’analyse de la conjoncture internationale tout en la qualifiant de « fragile et incertaine », ce qui, a-t-il dit, est susceptible de provoquer encore des perturbations dans les chaines d’approvisionnement.
Dans ce sens, il a déploré le fait que la conjoncture internationale « défavorable » risque de s’inscrire sur le long terme, ajoutée à une forte tension sur les prix, marquée par une inflation inédite et une hausse des prix des intrants industriels et des produits alimentaires.
Une telle situation, explique-t-il, est inhérente à des facteurs politiques et économiques (conflits et instabilité politique, crises économiques, ou encore à une dépendance excessive envers des fournisseurs, ou à la persistance de barrières commerciales).
Au rang des facteurs figurent également ceux d’ordre organisationnel et technologique, entre autres, des capacités logistiques limitées, manque de coordination entre les différents maillons de la chaîne logistique, et le retard en termes d’innovation (accès aux nouvelles technologies de suivi…), a-t-il ajouté.
M. Aamaliche a évoqué aussi des facteurs sociaux et environnementaux liés notamment au changement des habitudes des consommateurs, avec l’engouement pour le e-commerce, ou encore en raison des catastrophes naturelles et des crises sanitaires comme se fut le cas avec la COVID- 19.
Il a relevé que les principaux enjeux pour les économies demeurent la sécurité de l’approvisionnement et la résilience économique aux chocs mondiaux, la stabilité sociale et la croissance économique durable, la compétitivité et l’attractivité économique pour un meilleur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales.
M. Aamaliche a par la même occasion préconisé quelque solutions pour atténuer les risques face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, à travers la diversification des sources d’approvisionnement en réduisant la dépendance vis-à-vis de fournisseurs uniques ou de zones géographiques spécifiques, le renforcement des capacités logistiques par le biais du développement d’infrastructures logistiques modernes, l’organisation en processus logistiques optimisés, et le recours à des opérateurs performants et agiles.
Placé sous le thème « Transports, logistiques et infrastructures : L’usager au cœur des politiques et stratégies », la 8è édition du FISAT connait la participation d’une forte délégation marocaine composée de responsables du ministère du Transport et de la Logistique, de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (NARSA), de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL), et de la Société Nationale des Transports et de la Logistique (SNTL), outre des responsables de Marsa Maroc.