Inauguré le 27 mars 1964 par feu SM le Roi Hassan II, à l’occasion de sa visite officielle au Sénégal, et le premier président du Sénégal, le défunt Léopold Sédar Senghor et le Khalife général des Tijanes, El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh, la Grande Mosquée de Dakar est un édifice complètement intégrée dans le tissu architectural et urbanistique de la capitale sénégalaise où elle est considérée comme l’un des plus importants édifices de ce pays ouest-africain.
Classée patrimoine historique, la Grande Mosquée de Dakar témoigne surtout de la coopération fructueuse et mutuellement bénéfique entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal, deux pays modèles d’un partenariat séculaire.
Dans le sillage de ce partenariat, le Maroc et le Sénégal ont signé une convention-cadre de partenariat relative à la gestion et l’aménagement de la Grande Mosquée.
Ladite convention vise notamment à faire bénéficier cet établissement de l’expertise marocaine en matière de gestion des mosquées et de qualification des imams.
L’édifice, conçu selon l’architecture marocaine, et très visible de loin grâce à son minaret culminant à 67 mètres, est doté d’une salle de prière pouvant accueillir jusqu’à 30.000 fidèles, des salles de cours pour enseigner la langue arabe et autres espaces de prière dédiées aux femmes.
L’enceinte de la mosquée située sur les allées Pape Guèye Fall de la capitale Dakar, comprend aussi l’Institut islamique de Dakar, créé en 1974 comme un centre d’enseignement et de recherche sur l’Islam.
Dirigée exclusivement par des imams issus de la communauté Lébou, cet établissement connu pour ses jets d’eau, ses arcades et ses décorations qui nous renvoient inéluctablement au royaume du Maroc où les belles mosquées font partie intégrante du décor des villes, abrite les plus grandes cérémonies musulmanes de la capitale, de Senghor jusquà nos jours, notamment les prières des fêtes de Aid El fitr et Aid Al Adha et les tarawihs du mois sacré de Ramadan.
L'édifice qui offre en effet un havre de méditation privilégié aux musulmans sénégalais ne passe pas inaperçue. Symbole de la pureté et du raffinement de la foi musulmane, elle renferme les secrets de la grande communauté "léboue". Selon des érudits sénégalais, on devient Imam de la grande Mosquée de Dakar par mérite. "C'est un titre qui appartient à aucune famille, mais il faut être un érudit pour être désigné par ses pairs", justifie-t-on auprès de cette communauté léboue. Le premier critère qu'il faut maitriser c'est le Coran. Ensuite, vient celui de l'âge. Il faut aussi être lébou, de parents issus de la collectivité et capables de lire le coran et les différents œuvres qui expliquent les règles islamiques, explique-t-on.
Depuis son inauguration en 1964, la Grande Mosquée de Dakar a connu trois Imams Ratib, tous des lébous. Il s'agit d'El Hadj Amadou Lamine Diène, El Hadj Maodo Sylla et El Haj Alioune Moussa Samb lesquels sont tous les trois de proches parents.
À l’occasion de la célébration du 60-ème anniversaire de l’édification de la Grande Mosquée de Dakar au Sénégal, la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains célèbre, du 22 au 24 novembre, ce grand évènement, le but étant le raffermissement des relations spirituelles et historiques entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal.
Cette commémoration comprendra l’organisation, vendredi et samedi, d’un colloque international placé sous le thème "les valeurs de la paix et du vivre ensemble dans le contexte africain", avec la participation d’un collège de savants et d’experts du Royaume du Maroc, de la République du Sénégal et d’autres pays africains. Une exposition de documents écrits et visuels, retraçant les dimensions historiques et architecturales de cet édifice religieux, est prévue pour l'occasion.