Lors de cette rencontre, organisée à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et de l’Association "Al Moubadara Attakafiya", les différents intervenants ont indiqué qu’à travers l’image et le son, le septième art montre non seulement l’altérité fondatrice du vivre-ensemble, avec un focus sur l’Autre ou l’immigré, mais contribue aussi à la connaissance des migrations dans leur complexité et leur profondeur historique.
La plus grande force du cinéma est d’ordre social, en suscitant un débat collectif au sein des sociétés, ont-ils relevé, notant que les professionnels du cinéma, à travers leurs œuvres, demeurent les témoins des enjeux de leur temps et invitent le spectateur à les accompagner dans leurs réflexions à ce sujet.
Selon eux, le 7ème art permet aussi de braquer les projecteurs sur des séquences se rapportant aux conditions de vie, de travail et d’intégration des migrants dans les sociétés d’accueil.
Par ailleurs, les participants ont fait savoir que dans un monde de plus en plus interdépendant, interconnecté et contradictoire, les migrations internationales sont devenues un enjeu mondial, marqué par la multiplication des politiques sécuritaires, les fermetures de frontières et les problèmes d’intégration et de racisme.
Ce sont autant de dossiers complexes qui doivent être au centre des préoccupations non seulement des décideurs, des chercheurs et des militants des Droits de l’Homme, mais également des artistes de tous bords, ont-ils dit.
A cette occasion, le président du CCME, Driss El Yazami a souligné, dans une déclaration à la MAP, que cette rencontre se veut un espace d’échanges et de débats entre des spécialistes venus de divers pays, autour de questions liées au cinéma et au phénomène de la migration.
Ce séminaire, a-t-il précisé, a permis de s’interroger sur l’image donnée par le cinéma à la question de la migration, d’exposer les problématiques posées y afférentes et de discuter de la perception par le public de ces diverses productions cinématographiques dédiées.
M. El Yazami, qui s’est félicité des échanges fructueux ayant marqué les deux tables rondes de ce séminaire, a indiqué que la plupart des pays disposent d’une production cinématographie sur la migration, ajoutant que de plus en plus de cinéastes issus de la migration font des films.
Ce séminaire s’est articulé autour de deux tables rondes, dont la première sous le thème "Le migrant vu par l’autre dans le cinéma", a abordé les moyens dont le cinéma façonne les perceptions et les représentations du migrant, à travers des images qui influencent la compréhension des enjeux sociaux, culturels et politiques liés à la migration et à la façon dont le cinéma permet d’appréhender les réalités complexes de l’immigration.
Ainsi, ont été explorés les stéréotypes, les narrations et les émotions véhiculés par le cinéma sur les migrants, ainsi que les modalités d’élaboration des représentations sur les mobilités humaines et les enjeux migratoires.
S'agissant de la seconde table ronde intitulée "L’auto-représentation : quand les migrants racontent leur propre histoire", elle a porté sur les différentes façons dont les migrants s'approprient leur image dans le cinéma et l'impact de cette auto-représentation sur la construction des identités et la manière dont les sociétés perçoivent les réalités migratoires.
A cet égard, les intervenants ont abordé diverses questions relatives notamment à l’évolution de la représentation des migrants à l’écran, outre la redéfinition des narrations cinématographiques, les perceptions sociales et les enjeux identitaires liés à la migration.
Ont pris part à cette rencontre, initiée en partenariat avec la Chambre de commerce d’Agadir, des cinéastes et des chercheurs du Maroc et de l’étranger, notamment de la France, des Etats-Unis, de la Tunisie et de l'Espagne.