Ce marché, lancé en parallèle avec une chambre de compensation (CCP), offre des instruments financiers permettant d'améliorer la liquidité des marchés, d'innover financièrement et surtout de proposer des solutions de couverture contre les risques pour divers acteurs, qu’il s’agisse d’entreprises, de banques ou d’investisseurs institutionnels.
Il s’inscrit dans un cadre global de transformation et de modernisation des infrastructures de marché qui constituent une courroie de transmission essentielle au bon fonctionnement des marchés de capitaux.
S'exprimant à cette occasion, la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, a indiqué que cette transformation opérée au niveau du marché des capitaux repose sur une série de réformes et de restructurations majeures, notamment la structuration de la Bourse de Casablanca en Holding, ce qui permet de regrouper les différentes activités du marché de capitaux, dont le marché comptant et le marché à terme, sous une même entité.
"Cette transformation s’appuie sur des piliers essentiels, à savoir la structuration de la Bourse de Casablanca en holding qui entraînera la filialisation de toutes les activités de la chaîne de valeur : le marché comptant, le marché à terme et la CCP, avec une prise de participation significative dans Maroclear", a-t-elle fait savoir.
Et de rappeler que les produits dérivés se trouvent, depuis le déclenchement de la crise financière internationale de 2008, au centre des préoccupations des Autorités de régulation qui ont enclenché, sur plusieurs années, un important processus de réformes à l’échelle internationale, avec l’implémentation d’exigences réglementaires en matière de fonds propres, de marges, de compensation par des contreparties centrales et de reporting.
Pour sa part, la présidente de l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), Nezha Hayat, a affirmé que ce projet s'inscrit dans la lignée des recommandations du Nouveau Modèle de Développement du Maroc (NMD), soulignant que l'introduction du marché à terme offrira de nouvelles options aux acteurs du secteur pour se prémunir contre les risques de marché.
En effet, cette infrastructure apportera la sécurité et la transparence nécessaires pour renforcer la stabilité du marché, assurer une gestion efficace des transactions et préserver ainsi l’intégrité et la confiance des investisseurs.
Et d’annoncer que "les premières demandes d’agréments pour les membres négociateurs et compensateurs ont déjà été reçues, marquant une étape importante vers l’opérationnalisation de ce marché novateur".
De son côté, Abderrahim Bouazza, Directeur général de Bank Al-Maghrib (BAM) a soutenu que cette réforme, qui introduit dans un premier temps le produit "Futures sur indice", marque un tournant dans la diversification des instruments financiers, visant à accroître la profondeur et la compétitivité du marché des capitaux marocain.
Par ailleurs, il a mis en avant l'évolution de trois compartiments clés du marché des capitaux, à savoir le marché de la dette publique, le marché monétaire et le marché de change, mettant en exergue la profondeur, la liquidité et la transparence du marché de la dette publique, qui constitue désormais une référence pour les autres segments.
Ainsi, il a fait savoir que BAM prépare le lancement de deux segments supplémentaires au début de 2025, à savoir un marché interbancaire de gré à gré de swaps de taux au jour le jour et un marché de change à terme interbancaire permettant également aux opérateurs économiques de couvrir les risques de change.
S'agissant des standards internationaux, Tarik Senhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca, a assuré que la transformation de la Bourse en groupe boursier, combinée à de nouvelles opérations telles que la prise de participation dans le dépositaire central, s’inscrit dans une vision ambitieuse pour moderniser le secteur financier marocain et le hisser aux meilleurs standards internationaux.
"Cela va permettre de doter le Maroc d'une infrastructure aux meilleurs standards internationaux", a-t-il précisé, soulignant l’importance de cette évolution pour la compétitivité de la Bourse de Casablanca.
Et de conclure que la principale innovation introduite lors de cet événement est la mise en place de deux nouvelles filières, la CCP financière, appelée également contrepartie centrale, et le marché à terme ou marché dérivé.