Cette première réunion de l'ARSO tenue au Maroc marque un tournant pour le Royaume, qui renforce ainsi sa position dans le domaine de la normalisation à l'échelle africaine.
Le Conseil de l'ARSO, qui se réunit deux fois par an, se consacre à l’élaboration de normes africaines harmonisées afin de promouvoir les échanges commerciaux entre les pays membres de l'Union Africaine et d'assurer une conformité de qualité aux marchés africains. Il supervise les travaux des comités techniques, chargés de l'élaboration de normes harmonisées pour faciliter l'intégration économique africaine, notamment dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
S’exprimant lors de cette session, le directeur général de l'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR), Abderrahim Taibi, a affirmé que le Maroc, qui est membre de ce conseil depuis 2022, participe activement à la définition des orientations et stratégies de l'ARSO, qui pilote les travaux de normalisation à l’échelle africaine, notant que l’organisation crée des normes harmonisées servant de références pour faciliter les échanges intra-africains et contribue à la construction et au développement de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF).
Il a dans ce sens considéré que la présence de professionnels et d’entreprises marocaines au sein des commissions de normalisation est cruciale pour défendre les spécificités des produits marocains, ajoutant que cela permet non seulement d’éviter que ces normes soient défavorables aux produits nationaux, mais aussi de soumettre de nouvelles propositions en faveur de la promotion des produits marocains sur le continent.
Ces travaux de normalisation offrent ainsi une opportunité de positionner le Maroc en tant qu’acteur influent au sein du marché africain, en renforçant la compétitivité de ses produits, a fait valoir M. Taibi, précisant que le Maroc proposera lors de ces rencontres la création de nouveaux comités, répondant aux intérêts des entreprises marocaines.
Selon lui, ces initiatives se font en étroite concertation avec les professionnels du secteur, qui sont de plus en plus conscients des enjeux liés à la normalisation, soulignant que cette implication est en adéquation avec les acquis politiques et économiques du Maroc en Afrique, et vise à aligner les normes aux progrès réalisés par le pays dans divers domaines à l'échelle continentale.
Pour sa part, le président de l’ARSO, Alex Dodoo, a mis en exergue l'importance de la normalisation pour le développement économique du continent africain.
Il a ainsi estimé que la diversité d’opinions que permet cette session est cruciale pour la communauté africaine, car elle permet un dialogue plus riche et une meilleure compréhension des différentes formes d'assistance, de soutien et d'encadrement nécessaires.
Et de poursuivre que pour garantir des discussions constructives autour de l'intelligence artificielle (IA) durable, il est essentiel de mettre en place un cadre clair, notant que cela inclut l'intégration de la décentralisation comme un point clé à l'ordre du jour, permettant des échanges approfondis et inclusifs.
L'IA peut soutenir les économies africaines en répondant aux besoins spécifiques et au potentiel de croissance du continent dans ce domaine, a-t-il affirmé.
A cet égard, le secrétaire général de l'ARSO, Hermogène Nsengimana, a annoncé qu’au cours des trois prochains jours, le conseil se réunit pour examiner les normes harmonisées à l'échelle continentale, avec pour objectifs principaux, l'approbation de 141 nouvelles normes africaines afin de renforcer la cohérence et l'harmonisation des normes dans divers secteurs.
En parallèle, le conseil discutera de stratégies innovantes pour renforcer l'influence de l'Afrique en matière de normalisation internationale, a-t-il indiqué, notant que ces efforts visent à aider les pays et parties à s'intégrer efficacement dans la Zone de libre-échange continentale africaine, facilitant ainsi un commerce intra-africain plus fluide et compétitif.
"La réunion inclut une évaluation des enjeux de durabilité, un sujet crucial dans le contexte actuel, et que les membres du conseil travailleront ensemble pour identifier des actions en faveur d'un développement durable qui répondent aux défis contemporains, afin de promouvoir des pratiques respectueuses de l'environnement dans les normes africaines", a fait savoir M. Nsengimana.
L'adhésion de l'IMANOR au Conseil de l'ARSO vise à défendre les intérêts des opérateurs marocains, en leur offrant un accès facilité aux marchés africains grâce à des normes qui serviront de références techniques communes.
Cet événement témoigne ainsi de l'implication du Maroc dans la création d'une infrastructure qualité continentale et d'un cadre de normalisation favorable à l'épanouissement des entreprises africaines et à l'augmentation de leur compétitivité.
La tenue de cette rencontre au Maroc met en lumière le rôle du Royaume dans la promotion de la normalisation en Afrique et dans l’établissement d’une base technique commune pour l’ensemble des pays membres.