Superstar incontestable des dattes, le Mejhoul, variété purement marocaine, constitue une fierté nationale, une illustration d’un héritage agricole marocain et une incarnation du savoir-faire des agriculteurs marocains au fil des siècles.
Cet invité de marque qui garnit les tables marocaines notamment lors des fêtes, des cérémonies de mariage et pendant le mois sacré de Ramadan, s’est taillé une place distinguée au Sidattes, cette vitrine permettant la promotion et la vente des dattes des exposants venus de divers horizons.
D’une forme ovoïde allongée avec une consistance demi-molle, le Mejhoul, à la faveur de sa taille imposante par rapport aux autres dattes, sa saveur sucrée et sa texture charnue, force l’admiration et la curiosité des visiteurs du SIDATTES. Cet aliment dont la maturité est tardive dans le Drâa, moyennement tardive à l’amont de Ziz et de saison dans son berceau le Tafilalet, porte très bien son titre de "superfood" en raison de sa richesse en fibres, nutriments et en antioxydants.
"Je viens chaque année au SIDATTES pour apprécier, découvrir et acheter les différentes variétés de dattes présentées par les exposants et les coopératives", confie à la MAP, Abderrahim, un visiteur venu de Meknès avec sa petite famille pour visiter le SIDATTES, mais aussi pour découvrir les produits de terroir exposés dans le Salon.
"Le Salon satisfait toutes les bourses et tous les goûts, mais il faut reconnaître que Mejhoul trône sur les autres variétés", a-t-il insisté.
Il sied également de noter, à cet égard, que les conditions édapho-climatiques font des zones oasiennes de la région de Drâa-Tafilalet un espace de production de dattes par excellence.
Dans ce sens, Rachid El Bssita, investisseur agricole dans la filière du palmier-dattier, a indiqué dans une déclaration à la presse, que le Mejhoul a acquis une grande notoriété internationale et jouit d’une forte compétitivité.
"A la faveur de sa richesse nutritionnelle et sa taille imposante, le Mejhoul fait l’objet d’une forte demande à l’échelle nationale et internationale", a-t-il dit, relevant toutefois que les autres variétés marocaines jouissent chacune de spécificités toutes particulières qui leur permettent de satisfaire tous les goûts.
Par ailleurs, M. El Bassita a insisté sur l'importance de l’accompagnement et de la formation des agriculteurs afin de continuer sur la voie de "l’excellence" en matière de production, rappelant dans ce sens la signature, en marge du SIDATTES 2024, d’une convention cadre de partenariat entre l’Office national du conseil agricole (ONCA) et la Fédération interprofessionnelle nationale de la filière des dattes pour l’accompagnement, l’orientation et le soutien aux agriculteurs.
Pour sa part, Ali Omari Alaoui, ingénieur agronome, a expliqué que la chaîne de production du Mejhoul passe par plusieurs étapes, en commençant par la récolte, en passant par la fermentation, le conditionnement, le triage sur la base notamment du taux d’humidité de la datte, puis le calibrage et le stockage à un degré qui atteint - 18 C°.
"Nous avons obtenu des certifications de qualité qui nous permettent d’exporter notamment vers les marchés européen, américain et canadien", ajoute M. Alaoui qui dirige les opérations de conditionnement des dattes dans un domaine agricole à Boudnib (province d’Errachidia).
La 13ème édition du SIDATTES, organisée, du 30 octobre au 3 novembre par l'Association du Salon international des dattes au Maroc (ASIDMA) sous l'égide du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, met l’accent sur les écosystèmes oasiens, les défis auxquels ils sont confrontés et les avancées en matière de durabilité de ces territoires.
Ce salon international occupe une place de choix dans la politique agricole du Royaume. Un vaste programme de restauration et de restructuration a été mis en œuvre pour le développement et la pérennisation de la filière, faisant de ce Salon une grande plateforme de communication pour la promotion de la datte marocaine.