Intervenant à cette occasion, la Cheffe de mission de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Laura Palatini, a souligné l'importance majeure de cette conférence pour l'OIM, notant que la santé est un droit humain fondamental "que nous devons collectivement garantir et protéger".
En ce qui concerne les populations migrantes, "la santé est d’autant plus clé, un migrant en bonne santé est un migrant qui peut étudier, travailler, s’intégrer et jouir d’une vie sociale satisfaisante", a-t-elle ajouté.
Un migrant en bonne santé contribue au développement de son pays d’accueil et d’origine, a relevé Mme Platini, notant que "certains parcours migratoires, notamment lorsqu’ils s’effectuent de façon irrégulière et dangereuse, peuvent, toutefois, exposer les migrants à des risques accrus et donc avoir un impact négatif sur leur santé".
La collecte des données et les études de recherche sur la santé des migrants "nous permettent de mieux comprendre les enjeux et d’apporter une réponse appropriée par le biais de politiques, programmes et interventions adaptées", a estimé la cheffe de mission de l'OIM, ajoutant que cette rencontre de Fès est l'occasion d'aborder les défis auxquels font face ces populations ainsi que les meilleures pratiques pour répondre à leurs besoins de santé.
"Garantir l'accès aux soins de santé pour les populations migrantes et réfugiées est essentiel pour renforcer l’équité en matière de santé", a souligné, de son côté, la Représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Maroc, Maryam Bigdeli, rappelant que "la couverture santé universelle n'est pas seulement un objectif, c'est une nécessité pour éliminer les barrières à l'accès aux soins et promouvoir le bien-être de tous".
Assurer des services de santé accessibles et inclusifs, contribue à la réduction des inégalités et au développement durable des sociétés, a-t-elle dit.
Quant au Représentant du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR) au Maroc, François Reybet-Degat, il a indiqué que "lever les barrières d’accès aux soins de santé pour les personnes réfugiées et migrantes est un impératif de santé publique qui permet de garantir le droit à la santé".
M. Reybet-Degat a fait remarquer que les personnes migrantes et réfugiées en bonne santé peuvent contribuer efficacement au développement de leur société d’accueil mais aussi d’origine.
Quelque 150 personnes représentant des ministères de la santé, de l’OIM, de l’OMS et du HCR de la Tunisie, la Libye, l’Égypte, le Yémen, l’Irak ainsi que des chercheurs, des universitaires et des représentants de la société civile du Canada, de l’Espagne et du Royaume-Uni prénnent partg à cette conférence internationale co-organisée par l'OIM, l'OMS et le HCR en collaboration avec l’Université Euromed de Fès.
Cette conférence internationale est organisée dans le cadre du projet régional « Promouvoir la santé et la protection des populations migrantes en situation de vulnérabilité au Maroc, Tunisie, Libye, Égypte et Yémen », financé par le ministère des Affaires Étrangères de la Finlande.
Elle constitue l'occasion d'échanger sur les bonnes pratiques adoptées dans la région MENA pour améliorer la santé des migrants et des réfugiés et du rôle central des universités dans l’élaboration de politiques et programmes basés sur des données scientifiques.
Selon les organisateurs, la conférence coïncide avec des réformes majeures du système de protection sociale et de santé au Maroc. En effet, la nouvelle loi de protection sociale (loi 09-21) vise à étendre l’assurance maladie à 22 millions de citoyens en garantissant l’accès à un panier de soins élargi à un coût réduit.
La réforme du système de santé (loi 06-22) entend, elle, renforcer l’accès, la qualité, et la répartition des services de soins. La conférence internationale de Fès se penche donc sur les avancées réalisées dans le domaine de la santé des réfugiés et des migrants dans le cadre de ces réformes et des engagements internationaux du Maroc en la matière.
La rencontre sera sanctionnée par l'adoption d'une série de recommandations visant à améliorer l'accès aux soins des personnes migrantes et réfugiées tout au long de leurs parcours migratoires.