Organisée en partenariat avec la Fondation nationale des musées dans le cadre de la 4ème édition des Rencontres de la Photographie de Marrakech, cette exposition est aussi une remise en question de l'image simpliste attribuée au voile, le réduisant à un symbole de soumission, d'enfermement, de répression et de violence.
"Au-delà de l'aspect esthétique et mystique, cette exposition invite également à changer notre regard sur le voile et à rompre avec les idées reçues et les préjugés ainsi qu'à stimuler la réflexion sur toutes les formes d'exclusion dans notre système social", a souligné dans une déclaration à la MAP, Angèle Etoundi Essamba, artiste d’origine camerounaise, dont les œuvres artistiques célébrent la femme, son sujet de prédilection depuis 40 ans.
Dans cette exposition, qui s’inspire d’un voyage de l’artiste à Zanzibar (Tanzanie), Angèle Etoundi Essamba utilise la photographie comme support pour montrer une image de la femme voilée au-delà des stéréotypes.
"-Voiles et dévoilements- est une invitation à changer notre regard sur toutes les formes d’exclusion et l’acceptation de l’Autre dans sa différence", a-t-elle dit à ce propos.
"Les femmes que j’ai rencontrées durant mes voyages m’ont fasciné par leur façon de porter le voile avec beaucoup de liberté et d’élégance", a-t-elle expliqué.
Angèle Etoundi Essamba, qui monte pour la première fois une exposition au Maroc, s’est dit très ravie d’avoir été invitée à la 4ème édition des Rencontres de la Photographie de Marrakech, un événement culturel qui célèbre l’art photographique dans toute sa diversité.
"Je suis aussi honorée d’exposer au musée des Confluences de Marrakech, ce joyau architectural et l’un des espaces emblématiques de la ville de Marrakech, qui ne cesse d’enrichir la scène culturelle à la cité ocre", a-t-elle affirmé.
Dans une déclaration similaire, Selma Naguib, commissaire de l’exposition, a relevé que pour cette artiste, le voile est symbole d’audace et de liberté pour ces femmes africaines, indiquant que cette exposition représente un véritable message de tolérance dans un monde où le port du voile est stigmatisé et entouré de stéréotypes.
"Derrière ces voiles, les passionnés de l’art photographique pourront découvrir des femmes africaines autonomes et libres, dont le voile ne leur a pas été imposé", a-t-elle expliqué, relevant que "les photos de cette série ont été prises dans des paysages magnifiques de l’Afrique, qui traduisent la diversité et la beauté naturelle du continen".
"Cette artiste donne toute la grandeur et toute la beauté que ces femmes africaines, belles et charismatiques, méritent", a-t-elle ajouté.
Née à Douala en 1962, Angèle Etoundi Essamba, qui vit et travaille à Amsterdam, souhaite montrer dans ses œuvres photographiques, la femme "au-delà des stéréotypes".
Son héritage africain tient une place prépondérante dans son art.
Pris dans différents pays et différents lieux de vie, ses portraits photographiques des femmes africaines témoignent de leur "fierté, de leur force et de leur conscience de soi".
Son travail est une remise en question et une rupture avec les représentations stéréotypées des femmes africaines, souvent dépeintes comme soumises, passives, dépendantes, exotiques et confinées à certains rôles.
Ses œuvres ont été exposées dans des musées, des institutions, des Biennales, des foires et des galeries en Europe, en Afrique, aux États-Unis, en Amérique latine et en Asie.
Organisée en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, l'Organisation du monde islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ICESCO) et la commune de Marrakech, la 4ème édition des Rencontres de la Photographie de Marrakech promet d’être riche en découvertes, échanges et débats, avec un accent particulier mis sur la jeunesse et la créativité.
Lancé en 2016 par l’association "Voix Plurielles", en partenariat avec "Cultures Nomades Production" (France), le Conseil Régional du Tourisme (CRT), ainsi que de nombreux acteurs culturels et économiques de Marrakech, cet événement s’est imposé comme l'un des rendez-vous incontournables de la photographie contemporaine.
Cette année, une place spéciale sera accordée aux femmes photographes, avec deux moments forts : des Cartes Blanches dédiées aux femmes afghanes et à la diaspora africaine, mettant en avant leur résilience et leurs espoirs, ainsi que l’exposition "Regard de Femmes" qui présentera le travail de trois photographes de renommée internationale, à savoir, Angèle Etoundi Essamba, Cynthia Benjamin, Copper et Mina Kawachy.