Ce plan a permis l’accélération des investissements dans le secteur de l’eau et contribué à atténuer la gravité de la situation hydrique dans le Royaume, a indiqué M. Baraka, dans une allocution, lue en son nom par l’Ambassadeur Représentant-Permanent auprès des agences des Nations Unies à Rome, Youssef Balla, à l’ouverture du "Dialogue de haut niveau de Rome sur l’Eau".
La mise en œuvre des projets de l’eau a été soulignée dans le Discours de SM le Roi Mohammed VI, à l’occasion du 25ème anniversaire de la Fête du Trône, dans lequel le Souverain a insisté sur l’impératif d’une mise à jour continue des leviers de la politique nationale de l’eau et sur la définition d’un objectif stratégique visant à garantir l’eau potable à tous les citoyens et couvrir 80% au moins des besoins d’irrigation sur tout le territoire national, a-t-il ajouté.
Le ministre a fait remarquer que cette orientation stratégique vise à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des populations à travers notamment la mise en place des barrages dans les bassins les plus arrosés, le dessalement de l’eau de mer, la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques, et le renforcement de la réutilisation des eaux usées épurées.
M. Baraka a, en outre, rappelé que le Maroc, à l'instar de beaucoup d'autres pays, est confronté à une pression accrue sur ses ressources hydriques, en raison du changement climatique et des besoins croissants en eau des différents secteurs, et particulièrement l'agriculture, qui demeure un pilier important de l’économie nationale.
"C’est ce dont témoigne, plus particulièrement, son poids dans le PIB (autour de 12%) et son statut de pourvoyeur d’emplois pour une frange importante de la population (près de 38% de la population active occupée) sans omettre le rôle central du secteur de l’agriculture dans certaines régions du Royaume", a-t-il dit.
M. Baraka a, à cet égard, rappelé les stratégies et politiques nationales hydrique et agricole mises en places pour améliorer la gestion de l'eau dans l'agriculture, notamment la reconversion vers une irrigation efficiente (2 millions Ha irrigués actuellement, 800.000 Ha en irrigation localisée), le recours aux énergies renouvelables et la sensibilisation des agriculteurs aux techniques d'économie d'eau.
Le Maroc est passé durant ces six dernières années par une situation hydrique difficile, qui persiste encore, marquée par une tendance à la baisse des précipitations et des cumuls pluviométriques en deçà de la moyenne, causant un déficit hydrique chronique jamais enregistré en comparaison avec les périodes de sécheresse passées, a déploré le ministre.
Cette situation s'est traduite par une exploitation excessive des aquifères, qui dépasse largement le volume d'eau renouvelable annuellement, pour des fins d’eau potable mais surtout agricoles, entrainant ainsi une baisse significative du niveau d'eau dans ces nappes et une diminution de leurs réserves en eau, a encore ajouté M. Baraka.
Le ministre a saisi l'occasion du "Dialogue de haut niveau de Rome sur l’Eau", pour appeler à une coopération internationale renforcée afin de disséminer les bonnes pratiques, transférer les technologies et renforcer les capacités des pays dans ce domaine, plaidant pour l’élaboration d’une Déclaration de Rome sur la Pénurie d'Eau dans l'Agriculture et d'une feuille de route incluant les actions à mener durant les années à venir.
Une délégation marocaine, présidée par M. Balla, prend part au Dialogue de Rome sur l’Eau, organisé dans le cadre du Forum mondial de l'Alimentation, qui a ouvert ses travaux lundi dans la capitale italienne, à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).