Ce panel, organisé dans le cadre de la deuxième édition de la Journée nationale de l'industrie (JNI), a été l'occasion pour des acteurs clés de ces écosystèmes industriels de discuter des efforts déployés afin de consolider la position du Maroc en tant que hub industriel, tout en assurant une meilleure compétitivité à l'international à travers une intégration plus poussée des chaînes de valeur.
S'exprimant à cette occasion, la vice-présidente de la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques, Lamia Tazi a souligné que la montée en gamme du secteur pharmaceutique est impérative pour répondre aux normes internationales de plus en plus strictes, ce qui nécessite des investissements constants dans les technologies avancées.
L'innovation est également un pilier clé, même si la recherche fondamentale demeure coûteuse mais, la recherche appliquée et le développement galénique offrent des opportunités prometteuses, notamment à travers des partenariats public-privé, pour renforcer la compétitivité, a-t-elle relevé.
Mme Tazi a, toutefois, noté que l'intégration des chaînes de production en amont, notamment dans la fabrication de matières premières, reste un défi majeur, ajoutant que le Maroc dispose de l'expertise nécessaire pour développer une industrie chimique et pharmaceutique, mais cela exige des projets d'envergure similaires à ceux réalisés dans les secteurs de l'aéronautique et de l'automobile.
Pour sa part, le président du Groupe Maroc Industrie, Mohamed Bachiri, a indiqué qu'afin de garantir la compétitivité de l'industrie automobile marocaine, il est essentiel de renforcer l'intégration locale des fournisseurs.
Il a, à cet égard, recommandé de s'assurer que les pièces produites au Maroc restent compétitives pour maintenir la position du pays sur les marchés internationaux, citant l’exemple des câbles qui fournissent le raccordement nécessaire à l'industrie automobile, où des efforts sont consentis pour augmenter leur compétitivité via l'intégration locale de leurs propres fournisseurs.
Pour M. Bachiri, le Maroc possède un potentiel important dans des ressources qui pourraient être transformées localement pour soutenir des industries clés, telles que l'automobile.
Il a, parallèlement, estimé que la durabilité industrielle se veut un aspect crucial du développement de l'écosystème industriel marocain, appelant à mettre en place un système de gestion des déchets industriels qui pourrait créer des emplois et favoriser l'innovation.
De son côté, le vice-président général du Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS), Said Benahajjou, a rappelé qu'au cours des dix dernières années, le Maroc a connu une transformation impressionnante dans le secteur aéronautique, passant d'une position marginale sur la scène mondiale à un acteur incontournable.
Cette réussite repose sur plusieurs facteurs, notamment la compétitivité du pays, son savoir-faire et les efforts soutenus de l'État pour accompagner ce secteur, notamment à travers la création de zones industrielles adaptées, a-t-il expliqué, faisant remarquer que le Maroc, reconnu aujourd'hui pour ses compétences dans ce domaine, est confronté à un défi majeur, à savoir la stagnation du taux d'intégration à 42% depuis plusieurs années.
"Pour franchir ce seuil et continuer à faire progresser l'industrie, il sera nécessaire d'investir encore plus d'énergie et d'innovation. L'atteinte des 42% d'intégration a demandé un effort considérable, mais pour aller au-delà, il faudra doubler, voire tripler ces efforts", a-t-il préconisé, considérant que cette dynamique devrait s'accompagner d'une réflexion sur l'innovation dans les technologies et les méthodes de formation.
Organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, à l'initiative du ministère de l'Industrie et du Commerce et de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), la 2ème édition de la JNI vise à favoriser les échanges sur les nouveaux enjeux liés au développement du secteur industriel afin d'atteindre son plein potentiel.
Cette journée, placée sous le thème "Inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la souveraineté, une vision Royale au service du citoyen et des territoires", a également pour objectif de promouvoir une industrie nationale forte et résiliente, exploitant pleinement le potentiel des régions pour créer davantage de valeur et de richesse.