Initiée dans le cadre d'un partenariat entre le ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Économie Sociale et Solidaire et l'UNESCO, cette formation s'inscrit dans la cadre de la 2ème édition du programme "Trésors des Arts Traditionnels Marocains", une action conjointe du ministère et de l'organisation onusienne visant à sauvegarder le savoir-faire artisanal menacé de disparition en le transmettant aux jeunes générations.
Ce programme de formation, alliant préservation de l'héritage et promotion de l'innovation, offre aux jeunes apprentis une opportunité unique d'acquérir les compétences nécessaires à la création de ce produit emblématique, véritable symbole identitaire témoignant de la richesse culturelle et de la créativité issues de la cohabitation harmonieuse entre les communautés musulmane et juive d'Essaouira.
Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, le directeur du Bureau de l'UNESCO pour le Maghreb, Eric Falt, a souligné l'importance de ce programme pour la préservation des métiers artisanaux en voie de disparition, en particulier le "Deg souiri", insistant sur la nécessité d'assurer la formation de nouvelles générations d'artisans capables de perpétuer ce savoir-faire traditionnel tout en l'adaptant aux exigences du marché contemporain.
"Cette initiative est une illustration concrète des efforts conjoints entre le ministère et l'UNESCO pour protéger le patrimoine culturel immatériel du Maroc", a-t-il affirmé, précisant que ce programme de formation permettra non seulement de maintenir ce savoir-faire vivant, mais aussi de l’enrichir à travers l’innovation et la créativité des jeunes artisans formés.
De son côté, le directeur de la formation professionnelle et de la formation continue des artisans au ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, Hassan Chouikh, a expliqué que ce programme prévoit la participation de 12 jeunes apprentis, dont neuf femmes, qui bénéficieront de neuf mois de formation.
"Ces jeunes talents, choisis pour leur potentiel et leur engagement, seront les futurs gardiens de ce patrimoine ancestral", a-t-il confié à la MAP, notant qu'à l'issue de leur formation, les bénéficiaires auront non seulement acquis une expertise technique, mais aussi une capacité à faire évoluer cet art séculaire pour le rendre viable dans un contexte contemporain, tout en restant fidèles à son essence patrimoniale.
Pour sa part, le directeur provincial de l'Artisanat, Mustapha Bouregba, a mis l'accent sur l'importance de l'accompagnement post-formation pour assurer l'insertion professionnelle de ces jeunes talents.
Il a, dans ce sens, fait savoir que des dispositifs seront mis en place pour faciliter leur accès au marché du travail, notamment à travers des partenariats avec des coopératives locales et des entreprises spécialisées dans l'artisanat.
Approchée par la MAP, Fatima Zahra Ait Ouedda, l'une des bénéficiaires de cette formation, s'est félicitée de cette initiative "précieuse", qui représente non seulement une occasion d’acquérir de nouvelles compétences, mais aussi une responsabilité de contribuer à la préservation de ce savoir-faire.
"Je suis fière de faire partie de cette initiative et de pouvoir, à mon tour, transmettre cet art aux futures générations", s'est-elle réjouie.
Encadrée par le maître artisan souiri Abdeljalil Bassis, cette formation offrira à ces jeunes une immersion complète dans l'univers de la bijouterie traditionnelle "Deg souiri", où ils seront guidés à travers les techniques ancestrales tout en étant encouragés à innover et à exprimer leur talent grâce à l'expertise et au savoir-faire transmis de génération en génération.
Au terme de cette formation, ces jeunes artisans auront non seulement maîtrisé les subtilités de cet art, mais seront également préparés à contribuer activement à la préservation et à la modernisation de cet héritage culturel unique de la Cité des Alizés.