Dans les messages clés retenus à l’issue de la Consultation africaine, les ministres et représentants présents ont précisé que les efforts de collaboration entre les États africains membres des Nations Unies, les organisations sous-régionales, régionales et continentales, ainsi que les partenaires internationaux, sont essentiels pour une gouvernance efficace des ressources océaniques.
“L’Afrique reconnaît que ses océans et ses écosystèmes aquatiques sont soumis à de nombreuses contraintes, notamment en raison de la surexploitation des ressources, d’une réglementation ou d’une gouvernance inadéquate ou insuffisante, d’une forte demande en raison du développement, d’une augmentation rapide de la population côtière, de la dégradation des habitats et d’une pollution croissante”, ont-ils noté, affirmant que relever ces défis est essentiel pour la santé des écosystèmes marins et le bien-être des communautés côtières et enclavées en Afrique.
Ils ont, en outre, relevé qu’une gouvernance et une gestion efficaces des océans et de leurs ressources, ainsi que le développement d’une économie durable, sont indissociables de la recherche, expliquant dans ce sens que la recherche doit être menée par des experts africains qui comprennent leur environnement local et les caractéristiques physiques, biologiques et socio-économiques adaptées à leurs régions.
“Investir dans la recherche marine est un moteur essentiel du développement économique des États africains membres des Nations Unies”, ont-ils soutenu, mettant en avant la nécessité de renforcer la recherche scientifique, la collecte de données et le partage de données le long des côtes africaines, puisque les initiatives de recherche collaborative, ainsi que le partage des connaissances et des meilleures pratiques, permettront une prise de décision éclairée et l’élaboration de politiques en faveur du développement durable.
Ils ont, par ailleurs, plaidé pour le développement durable de l’économie bleue comme voie vers la croissance économique, la création d’emplois, la sécurité alimentaire et le bien-être humain, estimant que les investissements dans la pêche durable, l’aquaculture et l’écotourisme, entre autres, peuvent apporter des avantages considérables aux communautés côtières.
“Les jeunes et les femmes d’Afrique sont des acteurs clés du développement de l’économie bleue et de la conservation des océans”, ont-ils poursuivi, plaidant pour que les jeunes et les femmes s’engagent davantage dans la conception des politiques et les processus décisionnels, le renforcement des capacités et l’innovation dans les sciences marines, ainsi que dans les efforts de conservation.
Il est aussi essentiel, selon les participants, de reconnaître l’importance culturelle des océans pour les communautés africaines, les connaissances et pratiques locales devant être intégrées dans les stratégies de gestion marine, en veillant à ce que les communautés participent activement aux efforts de conservation.
“Les aires marines protégées sont un outil important pour la cogestion des pêcheries en Afrique, contribuant à équilibrer la conservation et l’utilisation durable des ressources océaniques”, ont-ils encore ajouté, faisant savoir que la protection de la biodiversité marine est essentielle pour maintenir l’équilibre écologique et soutenir les moyens de subsistance de millions d’Africains, d’où la nécessité d’un engagement plus fort pour établir et co-gérer efficacement ces aires, en assurant la conservation des habitats et des espèces essentiels tout en promouvant l’utilisation durable des pêcheries.
Les participants ont également relevé que le continent africain est le “moins responsable de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique, mais en subit de manière disproportionnée les conséquences”, soulignant ainsi la nécessité d’agir pour activer les mécanismes d’accès aux fonds climatiques, en mettant l’accent sur l’adaptation du secteur de la pêche et de l’aquaculture, en soutenant les communautés côtières les plus vulnérables et en protégeant ceux qui dépendent des ressources halieutiques pour leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ils ont aussi évoqué l’importance de renforcer les partenariats internationaux pour relever les défis marins transfrontaliers, tels que la pêche illégale et la pollution, faisant savoir que l’Afrique appelle à un soutien et une collaboration accrus pour renforcer les capacités sous-régionales et régionales de gouvernance et de protection des océans.
Cette Consultation, présidée par le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, s’est déroulée en présence de Peter Thomson, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l'océan, Nouzha Alaoui, Présidente déléguée de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement, Omar Hilale, Ambassadeur, Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies, Josefa Leonel Correia Sacko, Ambassadeur, Commissaire à l'agriculture, au développement rural, à l'économie bleue et à l'environnement durable de la Commission de l'Union africaine, et Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc.
Cette Consultation africaine, qui s’inscrit pleinement dans la Vision Royale pour l’Atlantique, a réuni plus de trente États africains, dont 16 ministres, déterminés à faire entendre la voix du continent pour une gouvernance efficace et concertée des océans.
Elle s'inscrit dans le cadre de la Semaine africaine des océans (7-10 octobre), et a permis d’aligner les priorités des États africains membres des Nations Unies avec l'agenda international, de créer une dynamique propre à l'Afrique, et de renforcer la gouvernance inclusive des espaces marins, en tenant compte des spécificités régionales, en plus d’unir les efforts des États africains pour aborder de manière collective et efficace les enjeux liés aux océans.