Cette Consultation, présidée par le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, se déroule en présence de Peter Thomson, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l'océan, Nouzha Alaoui, Présidente déléguée de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement, Omar Hilale, Ambassadeur, Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies, Josefa Leonel Correia Sacko, Ambassadeur, Commissaire à l'agriculture, au développement rural, à l'économie bleue et à l'environnement durable de la Commission de l'Union africaine, et Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc.
S’exprimant à cette occasion, M. Sadiki a rappelé le contexte mondial dans lequel s'inscrivent les travaux de cette consultation, marqué par des enjeux cruciaux pour la sauvegarde des océans, notant, dans ce sens, que la Conférence des Nations Unies sur les Océans de 2022 à Lisbonne a clairement établi l'état d'urgence des espaces maritimes, avec plusieurs défis identifiés, dont les effets dévastateurs du changement climatique, la surpêche, la pollution marine galopante et l'acidification des océans, qui s’imposent avec une acuité particulière.
“Un consensus clair s'est dégagé: seule une mobilisation accrue des financements, des technologies marines et un renforcement substantiel des capacités permettront d'inverser ces tendances lourdes et alarmantes”, a-t-il poursuivi, faisant savoir que les débats ont souligné la nécessité de considérer les Objectifs de développement durable (ODD) dans leur globalité, et plus particulièrement l'ODD 14 "Vie aquatique", véritable pierre angulaire des efforts futurs.
L'Afrique, continent particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, se doit de saisir pleinement cette opportunité pour s'approprier les recommandations de Lisbonne et les adapter à ses réalités spécifiques, a relevé le ministre, expliquant que cela implique non seulement d'adopter des mesures concrètes pour la préservation des ressources marines, mais aussi d'œuvrer pour la mise en place de mécanismes de financement et de coopération taillés sur mesure pour répondre à nos besoins propres.
“Cette consultation africaine s'inscrit pleinement dans cette perspective et représente une étape décisive pour que nos priorités et nos défis continentaux soient entendus et intégrés à la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Océans, qui se tiendra à Nice (France) en juin 2025”, a-t-il soutenu, affirmant qu’il est vital de renforcer la gouvernance océanique en Afrique et de promouvoir une économie bleue véritable moteur du développement, tout en préservant l'intégrité des écosystèmes marins.
“La consultation africaine d’aujourd'hui est une occasion unique pour faire front commun et préparer une participation forte et ambitieuse à la Conférence de Nice, pour que l’Afrique parle d’une seule voix”, a assuré le ministre, ajoutant: “l'avenir de nos océans se joue aujourd'hui, et j'ai la ferme conviction que, grâce à nos efforts conjugués, nous saurons répondre aux attentes de nos populations et aux défis qui nous attendent”.
Pour sa part, M. Thomson a souligné l’importance pour l’Afrique de renforcer son engagement en matière de questions urgentes liées aux océans, en vue de se présenter à l’UNOC-3 avec une position et un message soigneusement préparés, qui représentent les intérêts de chacun des pays, ainsi que ceux du continent africain dans son ensemble.
Il a, par ailleurs, évoqué les défis liés aux océans, dont le réchauffement des océans, la modification des courants océaniques, l’élévation du niveau de la mer, la mort des coraux, la perte de la biodiversité marine, ainsi que l’acidification et la désoxygénation des océans, expliquant que l’engagement de l’Afrique en faveur du soutien à la mise en œuvre de l’ODD 14 est considéré comme “vital”.
Le responsable onusien a, dans ce sens, appelé les délégations participantes à coordonner pleinement lors de cette consultation, en vue de préparer un message commun de “l’Afrique bleue” à présenter au monde, en plus de renforcer l’action de l’Afrique dans le développement d’une économie bleue durable et son implication dans la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Océans.
Cette Consultation africaine, qui s’inscrit pleinement dans la Vision Royale pour l’Atlantique, réunit plus de trente États africains, dont 16 ministres, déterminés à faire entendre la voix du continent pour une gouvernance efficace et concertée des océans.
Elle s'inscrit dans le cadre de la Semaine africaine des océans (7-10 octobre), et bénéficie d’un soutien substantiel de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, le Centre international Hassan II de formation à l’environnement et de l’Académie du Royaume du Maroc, témoignant de l'engagement du Royaume en faveur d’une gouvernance océanique durable et inclusive à l'échelle du continent.
Les discussions portent sur quatre thématiques majeures, à savoir la Gouvernance des Océans et les cadres politiques, l'importance des données scientifiques pour la prise de décision, la coopération et la mobilisation des financements pour soutenir l'économie bleue, ainsi que le développement des capacités et l’engagement des parties prenantes, en particulier des jeunes et des communautés côtières.
La consultation vise à aligner les priorités des États africains membres des Nations Unies avec l'agenda international, à créer une dynamique propre à l'Afrique, et à renforcer la gouvernance inclusive des espaces marins, en tenant compte des spécificités régionales, en plus d’unir les efforts des États africains pour aborder de manière collective et efficace les enjeux liés aux océans.