Ce panel auquel ont pris part un aréopage d’experts, de journalistes et de professionnels des médias a été l’occasion pour les différents intervenants de souligner l’importance majeure de se mobiliser à travers l’échange de connaissances et d’expertises ainsi que des bonnes pratiques, et l’encouragement de la coordination pour lutter efficacement contre la désinformation, étant donné ses impacts négatifs sur l’ensemble du système informationnel.
Dans ce sens, ils se sont félicités de la création au sein de la FAAPA d’un réseau de fact- checking et de lutte contre les fake-news qui depuis son lancement, se montre « très dynamique » et « efficace », rappelant que la vérification des informations constitue le socle même de tout le métier du journalisme car, au-delà de la rédaction et de la diffusion de l’information, le journaliste est appelé, systématiquement, à se livrer dans son quotidien à cet exercice de vérification et de recoupement pour donner une information crédible, juste, sourcée et vérifiée.
Dans ce sillage, ils ont mis en avant l’importance du fact- checking qui s’impose, désormais, à l’ensemble des professionnels des médias notamment, à une ère où on assiste à une révolution technologique sans précédent notamment, avec le développement de l’Intelligence Artificielle (IA) et l’engouement pour les réseaux sociaux, vecteur de diffusion de tout genre d’informations.
Si les nouvelles technologies peuvent engendrer un énorme risque de désinformation et de diffusion de fake-news, elles offrent aussi l’opportunité, de par les multiples facilités offertes, de mieux vérifier et contrôler les informations à diffuser, ont-ils ajouté, notant qu’il appartient aux hommes de médias de mieux tirer profit de ces technologies pour renforcer leurs compétences et être bien formés pour mieux informer.
Toutefois, les différents panélistes ont alerté sur le fait que si l’Afrique peut servir actuellement de “terreau fertile” pour “les maitres de la désinformation” à travers la diffusion de fake-news qui pourraient mettre en péril la paix et la souveraineté africaines, il est temps pour les agences de presse africaines de s’approprier l’intelligence artificielle (IA) pour en tirer profit et investir davantage dans la formation des journalistes en les sensibilisant davantage sur les avantages du fact-checking.
Il s’agit ainsi d’initier les professionnels des médias en matière d’IA afin qu’ils soient en mesure d’en faire un bon usage pour déconstruire et lutter contre les fake- news, ont-ils enchaîné.
Dans ce sens, ils ont estimé indispensable pour les agences de presse africaines de se doter de services entièrement dédiés au fact-checking et à la lutte contre les fake- news, en mettant à leur disposition les moyens humains et logistiques appropriés, à même de permettre aux professionnels de l’information de s’acquitter de leur mission dans les meilleures conditions car, in fine, il y va de la crédibilité des institutions médiatiques elles-mêmes.
Il s’agit d’un double combat, ont-ils estimé, parce que d’une part, il convient de sensibiliser aussi les jeunes sur les dangers de la désinformation et d’autre part, de lutter contre les dérives sur les réseaux sociaux.
Si les agences de presse africaines réussissent à s’approprier les nouvelles technologies tout en respectant les valeurs fondamentales du journalisme, elles peuvent, sans aucun doute, se positionner comme des acteurs incontournables dans le paysage médiatique mondial, ont-ils conclu.