Les participants à l'atelier, organisé à l'initiative de la direction provinciale de l’Artisanat de Tétouan, ont fait savoir que le zellige de Tétouan est unique de par ses spécificités techniques ainsi que ses couleurs naturelles, soulignant dans ce sens la nécessité de sa valorisation et sa protection contre toutes les formes de concurrence déloyale auxquelles il fait face ces dernières années.
L’atelier a également été l’occasion de discuter la possibilité d'enregistrer le zellige tétouanais auprès de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale et auprès des organismes internationaux concernés, afin de protéger et préserver ses caractéristiques en tant que patrimoine marocain authentique.
Les interventions des responsables locaux du secteur de l’artisanat, des chercheurs, des professionnels et des artisans spécialisés dans le domaine ont, dans ce sens, expliqué que la protection de ce patrimoine local s'inscrit dans le cadre des programmes de développement de l'artisanat fixés par le ministère de tutelle, dont notamment le programme de préservation du patrimoine artisanal et sa protection contre la concurrence déloyale.
Les interventions se sont également arrêtées sur un ensemble de mesures prises ces dernières années pour protéger ce patrimoine important, notamment les efforts en termes juridiques, dont l'apposition d'un signe distinctif sur les tuiles de zellige tétouanais et d’autres produits de l'artisanat local.
La fabrication du zellige tétouanais est un ancien métier qui consiste à transformer l'argile en mosaïques de différentes formes, tailles et couleurs. Il est largement reconnu que ce métier traditionnel ancestral a été introduit à Tétouan depuis l'Andalousie, et se distingue par son caractère typique, que ce soit en termes de couleurs utilisées ou de méthodes de production.
Le ministère du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire a mis en place un programme de sauvegarde des métiers de l'artisanat menacés de disparition, en s'appuyant sur la Convention de l’UNESCO de 2003 relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée par le Maroc en 2006, ainsi que sur l'accord de coopération signé en novembre 2022 entre le ministère et l'UNESCO, visant à assurer la transmission durable des savoir-faire liés aux métiers de l'artisanat menacés de disparition.
Dans le cadre de ce programme, un artisan de zellige tétouanais a été chargé d'enseigner les techniques et les connaissances liés au métier à un groupe de jeunes artisans et de lauréats des institutions de formation professionnelle relevant du département de l'Artisanat dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.