M. Mayara, qui co-présidait l'ouverture de la 11ème réunion consultative de l'Association des Sénats, Choura et Conseils équivalents d'Afrique et du monde arabe (ASSECAA) a affirmé, dans son allocution, que les défis actuels nécessitent des initiatives adéquates au détriment des formes traditionnelles de coopération devenues incapables de répondre aux besoins croissants des peuples dans le monde arabe et en Afrique.
A cet égard, le président de l'ASSECAA a souligné que les défis et enjeux liés notamment au développement, à l'innovation et à l'intelligence artificielle (IA), sont de plus en plus présents dans tous les domaines et dans la vie quotidienne, ajoutant que les effets du changement climatique et les crises économiques successives exigent des solutions innovantes.
Il a, dans ce sens, mis en exergue les perspectives et les opportunités qu’offre l’intelligence artificielle aux pays du Sud dans plusieurs domaines, soulignant la nécessité de tirer profit de cette technologie afin d'atteindre les objectifs de développement escomptés.
Par ailleurs, M. Mayara a mis en garde contre les effets négatifs de l'IA sur les pays du Sud, notamment le déséquilibre entre les grandes économies, les économies en développement et les économies émergentes, les risques d'atteinte à la vie privée et à la sécurité des données, ainsi que ses impacts sur les structures productives, le marché du travail et les inégalités économiques, notant que ses effets pourraient impacter l’équilibre du système économique, la stabilité financière et la cohésion sociale.
A cet égard, M. Mayara a plaidé pour l’adoption de lois régissant le développement et l’utilisation des technologies d’intelligence artificielle, relevant que les parlements des pays membres sont appelés à mettre en œuvre une législation capable de réglementer tous les aspects de l’IA.
Concernant les défis environnementaux, M. Mayara a alerté sur l'aggravation du phénomène de désertification et de dégradation des sols dans les pays arabes et africains, précisant qu'au cours des deux dernières décennies, ce fléau a touché plus d'un milliard et demi de personnes vivant dans cent pays et a causé des pertes économiques dépassant 124 milliards de dollars.
Il a expliqué que les terres arides occupent 70% de la superficie du monde arabe et que 20% des terres agricoles sont menacées par la désertification, relevant qu’en Afrique, la désertification menace des millions d'hectares en raison de l'ensablement, qui s'exacerbe dans certaines zones au rythme de cinq kilomètres par an.
D’autre part, le président de l'ASSECAA a fait savoir que cette réunion consultative revêt une importance particulière dans la mesure où elle permet d'unifier les visions des parlements arabes et africains dans le cadre d'une coopération sud-sud étroite, et ce pour faire face aux défis actuels auxquels sont confrontés le monde arabe et l'Afrique.
A cette occasion, M. Mayara a indiqué que pour le Royaume du Maroc, la coopération Sud-Sud occupe une place centrale dans la vision de développement, prônée par SM le Roi Mohammed VI, indiquant que le Maroc a fait de la coopération Sud-Sud un levier stratégique de sa politique étrangère, et constitue une des constantes de sa diplomatie.
L'engagement du Maroc dans le domaine de la coopération Sud-Sud s'inscrit dans le cadre d'une vision royale stratégique et globale, fondée sur le renforcement des capacités dans le domaine du développement humain, la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité, et l'appui à l'intégration économique régionale selon une approche gagnant-gagnant, et ce à travers le lancement de projets et d'initiatives régionales en faveur de cette coopération, a-t-il expliqué.
La cérémonie d’ouverture de cette 11ème réunion de l'ASSECAA, qui se tient sous le thème "Renforcer l'action parlementaire commune des pays du Sud pour faire face aux défis environnemental, technologique et de développement", a été co-présidée par M. Mayara, président de l’ASSECAA et la présidente du Sénat équato-guinéen, Teresa Efua Asangono, en présence notamment du Premier ministre de la Guinée équatoriale, Manuel Osa Nsue et des présidents du Parlement panafricain, Fortune Charumbira, et du Parlement arabe, Adel Bin Abdul Rahman Al-Assoumi, ainsi que de personnalités politiques africaines et arabes.
Dans son allocution d'ouverture, Mme Efua Asangono a indiqué que cette réunion se tient dans un contexte international marqué par des crises sécuritaires multidimensionnelles notamment en Afrique et dans le monde arabe, soulignant la nécessité d’une coopération parlementaire commune afin de relever les différents défis auxquels fait face la région.
La présidente du Sénat équato-guinéen a, par ailleurs, salué le Maroc pour son soutien en 2022 à la Guinée équatoriale à intégrer l'ASSECAA en tant que membre, ainsi que sa contribution pour réussir l’organisation de cet événement important à Malabo.