Intervenant lors d’un débat public organisé mercredi sous le thème “Leadership pour la Paix: Unis pour le respect de la Charte des Nations Unies, pour un avenir sûr”, le ministre a relevé que la communauté internationale a pu réaliser de nombreux acquis, sur la base du respect de cette Charte, notant toutefois que ces réalisations restent menacées face à l’apparition de nouveaux défis émergents et multidimensionnels qui guettent la paix et la sécurité internationales.
“Il est illusoire d’imaginer pour un seul instant, une action multilatérale sans le respect de la Charte des Nations Unies, qui constitue le socle de nos actions et efforts communs et qui s’impose désormais en tant que constitution commune et collective », a-t-il dit.
“Face à ce qui se passe actuellement dans le monde en particulier à Gaza, où le nombre de morts ne cessent d’augmenter et la situation ne cesse de s’enliser au jour le jour, menaçant un embrasement total de la région, les générations actuelles et futures sont en droit de nous interpeller nous Etats membres des Nations Unies : A quoi sert la Charte de l’ONU, si elle est violée impunément ?”, a lancé le ministre.
Et de s’interroger encore: “la Charte n’est-elle pas en passe de devenir un document déclaratoire de bonnes intentions ? L’action multilatérale a-t-elle atteint ses limites ? Le moment n’est-il pas venu de reconnaître ses limites et d’envisager d’autres alternatives à la gouvernance mondiale ? Sommes-nous obligés de choisir entre le pluralisme d’action et le pluralisme des idéaux ?”.
Soulignant que le temps est venu pour revisiter cette Charte afin de la rendre en phase avec les nouvelles réalités du monde, M. Bourita a rappelé le message adressé par SM le Roi Mohammed VI au Sommet de l’ONU du Millénaire en 2000 dans lequel le Souverain souligne : “Il conviendra, après une longue attente, de réformer la charte de l'ONU en actualisant certaines de ses dispositions obsolètes, tout en préservant la somme de principes de portée universelle qui ont présidé à la fondation d'une organisation aux caractéristiques uniques, appelée à jouer un rôle moteur dans la macro-gestion des problèmes planétaires”.
Relevant que la paix et la sécurité internationales sont renforcées lorsque la prééminence de la Charte des Nations Unies est honorée, le ministre a, par ailleurs, réaffirmé la nécessité de respecter et de mettre en œuvre les principes sacro-saints de cette Charte, notamment la souveraineté des États, leur intégrité territoriale et leur unité nationale.
“Le respect de la Charte ne signifie pas le respect à géométrie variable de certains principes au détriment d’autres, ou encore la création d’un groupe affinitaire défendant +à la carte+ les principes de la Charte”, a-t-il tenu à souligner, ajoutant que l’intégralité de ces principes doivent être appliqués si l’on espère garantir une paix et un avenir prospères et durables pour les générations futures.
Ce débat public a été organisé par la Slovénie qui assume la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de septembre.