De ce fait, la diplomatie culturelle constitue "un volet fondamental" dans les relations du Royaume avec son entourage, notamment les pays africains frères et amis, les pays arabes, ainsi que d'autres partenaires étrangers avec lesquels il partage des relations et liens historiques, a assuré M. Addahre qui intervenait lors de la XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, tenue au siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
"Ces liens ne datent pas d'hier, ils s'appuient sur une longue histoire commune et un héritage civilisationnel datant de plusieurs siècles, facilitant davantage la coopération Sud-Sud, basée notamment sur la bonne connaissance de l'autre, le respect mutuel, le partage et le rapprochement, la coopération triangulaire, basée sur des partenariats gagnant-gagnant, et la coopération multilatérale, ou inter-régionale, par le biais des institutions et organismes compétents", a-t-il dit lors de cette rencontre intitulée "La diplomatie culturelle, vecteur d’excellence de la coopération Afrique-France-Golfe".
Et d’ajouter que l’action diplomatique culturelle africaine du Maroc émane de "sa profonde conviction quant aux grandes potentialités de développement dont regorge l’Afrique qui pourraient être mises en exergue par l’édification de toute forme de partenariats gagnant-gagnant, solidaires basés sur l’égalité et la complémentarité".
C’est dire que "l’Afrique a autant d’opportunité à offrir au monde qu’elle en a besoin pour son propre développement", a soutenu le diplomate marocain qui insiste sur le rôle de la diplomatie culturelle en tant que "levier incontournable" pour la construction de la paix en Afrique et dans le monde.
"Dans un contexte mondial/régional marqué par plusieurs défis (tensions politiques, changements climatiques, migration, problèmes identitaires/communautaires, etc...) et menaces qui pèsent sur la prospérité de nos sociétés et la viabilité de notre patrimoine, la culture devient un levier incontournable pour la construction de la paix, le développement, la coopération et le rapprochement entre les peuples et la consécration de leur identité et diversité culturelles", a affirmé M. Addahre.
Le diplomate marocain a notamment mis en exergue l'essor des nouvelles technologies au Maroc dans le domaine culturel ainsi que les initiatives innovantes, notamment pour l'identification des sites culturels, visant à préserver et promouvoir le patrimoine culturel du Royaume, lors de cette rencontre qui a réuni plusieurs ambassadeurs pour discuter des défis de la diplomatie culturelle pour les pays d’Afrique dans leurs relations bilatérales et multilatérales, notamment dans le cadre de l’UNESCO.
M. Addahre a relevé à cet égard l’importance du système de l'ONU dont "la dimension éthique et morale" est propice pour promouvoir la diplomatie culturelle qui certes "ne change pas le monde mais peut accompagner de manière positive et constructive les changements qui s’opèrent".
Alors que le monde connaît aujourd'hui "des drames qui nous attristent et nous frustrent", le diplomate a lancé pour l'occasion "un appel à la paix, à la fraternité, à l’ouverture à l’autre et au respect", en appui à cette diplomatie qui doit aussi servir, selon lui, les intérêts des pays.
Lors de la Conférence, modérée par Alfred Mignot, directeur-fondateur d'Africa Presse Paris, concepteur de l'événement, les ambassadeurs de la République démocratique du Congo, du Gabon, de Maurice et d'Arabie Saoudite ont aussi soulevé l'intérêt crucial de la promotion de la diversité culturelle, dans un contexte où les échanges interculturels sont essentiels pour le développement et la paix, appelant notamment l'UNESCO à renforcer davantage son soutien aux efforts en la matière.
Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le directeur du patrimoine mondial à l'UNESCO, Lazare Eloundou Assomo, a mis en avant l'importance de positionner l'Afrique comme une priorité mondiale, rappelant "la priorité Afrique" de l'UNESCO en tant qu'engagement stratégique visant à soutenir le développement durable et la transformation socio-économique sur le continent africain.
S'agissant de la diversité culturelle, véritable moteur de développement économique et social, M. Assomo a indiqué que celle-ci représente un atout majeur que l'organisation onusienne s'efforce de préserver et de promouvoir en Afrique.
Il a, en outre, insisté sur le renforcement des capacités des experts africains du patrimoine à même d'augmenter le nombre de sites africains inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, qui compte actuellement une centaine de biens africains, appelant aussi à renforcer la lutte contre le trafic illicite des biens culturels africains, et promouvoir leur retour et restitution.