L’actuelle vice-présidente, 59 ans, doit accepter formellement l’investiture de sa formation jeudi, une voie royale qui lui a été ouverte suite au désistement choc du président Joe Biden.
Ce dernier, âgé de 81 ans, a été poussé vers la sortie en raison des doutes sur ses capacités physiques et mentales à assumer un second mandat, notamment après une piètre performance lors d'un débat présidentiel en juin.
La grand-messe démocrate intervient un mois environ de la convention des républicains à Milwaukee, ville du Wisconsin, qui a couronné Donald Trump comme candidat des républicains à l’élection, quelques jours seulement après avoir échappé à une tentative d'assassinat lors d'un meeting de campagne.
A Chicago, troisième plus grande ville du pays qui s’inscrit dans la grande ceinture des industries manufacturières et au carrefour de plusieurs Etats agricoles, les démocrates entendent donner un appel d’air dans l’opinion publique et conforter l’élan retrouvé depuis le retrait de Biden.
“Lors de la convention, les démocrates se rassembleront pour consolider nos progrès, exposer les enjeux de cette élection et s’unir autour de nos valeurs communes de démocratie et de liberté pour créer un avenir pour tous les Américains”, promet le Comité national démocrate (DNC).
Lors de ses premiers rassemblements, Harris et son nouveau colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz, semblent donner des ailes à ce parti, attirant des foules immenses et récoltant des fonds importants, l’argent étant un atout fondamental dans la course à la Maison Blanche.
Pour le DNC, le choix de Michigan, dans l’Etat de l’Illinois, est l’endroit “idéal” pour tenir une telle convention. Environ 50.000 personnes y sont attendues, dont 5 000 délégués et suppléants.
“Chicago représente la diversité du Parti démocrate et du pays. C'est une ville syndicale située au cœur du Midwest, et c’est un bastion démocrate qui faisait partie du "mur bleu" crucial pour la victoire de Biden-Harris en 2020 et qui le sera pour une victoire de Harris-Walz en novembre”, assure-t-on.
Depuis que les démocrates ont commencé à organiser officiellement des conventions sous le nom du parti en 1832, Chicago a été le site de 12 de ces conclaves. Au total, ce sera la 26e fois que la ville accueillera une convention majeure d’un des deux grands partis américains, soit le plus grand nombre que n’importe quelle autre ville.
La métropole surnommée “ville des vents” avait notamment accueilli la Convention nationale démocrate en 1968 marquée par des violences lors de protestations contre la guerre du Vietnam.
Ce souvenir revient aujourd’hui avec force sur fond d'appels à des manifestations contre la guerre en cours à Gaza, un défi politique pour Kamala Harris accusée de symboliser la politique de l’actuelle administration au sujet d’une guerre de plus en plus impopulaire.
Après seulement trois semaines de campagne, Harris est certes créditée d’une montée dans les sondages qui lui permet d'atténuer l’écart qu’avait Donald Trump face à Biden.
Mais ses critiques, avec en tête son rival républicain, lui reprochent aussi de rester vague sur son programme politique et d'être responsable du bilan de l'actuel administration aussi bien au plan économique qu’en politique étrangère.
“Vous n’avez pas besoin d’imaginer ce que serait une présidence de Kamala Harris parce que vous vivez ce cauchemar en ce moment", a déclaré Trump.
Les deux candidats qui se livrent à une virulente passe d’armes, ont accepté de participer à un débat télévisé le 10 septembre prochain sur la chaîne ABC.