Soulignant le caractère "vital de développer les recherches en hydrologie et hydrogéologie dans des régions pilotes qui pourront servir de modèles à l’échelle nationale", l’expert en géologie ayant mené de nombreuses recherches internationales sur la problématique de l’eau, a noté que le fait de "connaître la ressource, savoir l’exploiter, la traiter et la distribuer par des techniques innovantes permettra d’avoir une démarche cohérente entre les politiques hydriques, agricoles et industrielles".
Il a expliqué dans une déclaration à la MAP que "de tels travaux permettront d’anticiper et de gérer en amont les problématiques majeures et cruciales qui attendent le Maroc dans les décennies à venir".
Après avoir rappelé qu’au vu de l’essor économique et agricole du Royaume, le professeur El Albani a relevé que "les besoins du Royaume en eau sont grandissants alors que la ressource se raréfie", soulignant que "dans ce contexte, la surexploitation et des systèmes de distribution obsolètes ne sont plus acceptables" et que "les pollutions (salinisation, pesticides, métaux lourds) rendent le traitement et la réutilisation de l’eau de plus en plus coûteux".
Pour lui, "l’ensemble de ces mauvaises pratiques impacte directement l’environnement avec des effets néfastes perceptibles sur la qualité des eaux superficielles aussi bien que souterraines".
A cet état de fait, poursuit l’expert franco-marocain, s’ajoute le dérèglement climatique dont les effets sont de plus en plus visibles chaque année et qui "impacte davantage les réserves en eau et plus particulièrement celles des territoires semi-arides, déjà sous stress hydrique".
Il a affirmé que le Maroc "est l’une des régions du Maghreb où le changement sera le plus exacerbé puisqu’il passera d’un climat semi-aride à aride dans les prochaines décennies d’après les dernières estimations du GIEC".
L’expert des questions environnementales a mis l’accent, dans ce contexte, sur la nécessité de prendre "des mesures urgentes" de retraitement des eaux et de désalinisation pour remédier au déficit hydrique.