En fait, il s’agit d’une expérience touristique fascinante pour les visiteurs et une immersion inédite dans le patrimoine culturel et historique de la cité millénaire et une découverte des us et des coutumes de ses habitants.
A l’instar des autres structures hôtelières, les riads, qui étaient jadis des maisons des commerçants fortunés de la ville, suscitent de plus en plus l’engouement et l’intérêt croissant des voyageurs et touristes étrangers.
Des statistiques actuelles de l’Observatoire national du tourisme (ONT) révèlent que durant la période de janvier à mai 2024 quelque 687.862 nuitées ont été enregistrées par les résidences hôtelières et 513.326 autres par les maisons d’hôtes à l’échelle nationale.
Approchée par la MAP, Habiba Touzani Idrissi, administratrice dans un riad à Fès, a souligné que "le choix porté par les touristes pour les maisons d’hôtes procède d’une volonté de dépaysement et de changement, précisant que l’être humain, de nature, est en quête de lieux nouveaux et non communs et d’espaces qui invitent à la paix intérieure et à l’évasion".
Les riads de Fès répondent largement et fidèlement à ces critères, a-t-elle dit, notant que "quand un touriste rentre dans ce genre de lieu, il est complètement ébloui par la beauté de ces joyaux architecturaux".
"Derrière les murs simples et monochromes des riads se cachent de magnifiques tableaux de plâtres, de Zellij et de plâtres sculptés, mais également une âme conviviale", a estimé Mme Touzani Idrissi.
Elle a de même fait savoir que l’attractivité des riads par rapport aux hôtels réside dans l’aspect chaleureux et accueillant dont ils sont porteurs, ajoutant que leurs petites superficies garantissent une atmosphère de paix et de sérénité qui ne se trouve nulle part ailleurs.
Leur proximité de la médina et localisation au cœur des petites ruelles sont très commodes pour les touristes, d'autant plus que chaque riad semble relater une histoire familiale et être porteur d’une mémoire collective qu’on ne trouve pas dans les grands établissements hôteliers, a-t-elle ajouté.
Selon elle, les riads favorisent grandement les échanges culturels puisque les visiteurs et les touristes sont constamment à l’affût d’informations à la faveur de plusieurs facteurs dont la gastronomie, les traditions, les fêtes marocaines, le mode de vie ou encore la situation de la femme entre passé et présent.
La décoration des riads est également un facteur déterminant pour s’imprégner du patrimoine marocain et fassi, a-t-elle fait remarquer, relevant que les tissus, les broderies, les meubles authentiques ou importés de l’Occident témoignent de la richesse marocaine et la diversité culturelle de notre histoire millénaire.
De son côté, Jawhar Mhamed Yassir, entrepreneur touristique local, a rappelé que les riads au Maroc et surtout à Fès sont des anciennes demeures des familles Fassies qui ont habité ces lieux de culture et de traditions marocaines.
Aujourd'hui, a-t-il dit, plusieurs investisseurs touristiques ont pu réhabiliter ces espaces et les muer en maisons d'hôtes pour accueillir beaucoup touristes, permettant ainsi de booster la destination touristique de Fès.
"Actuellement, on en est à 133 maisons d'hôtes classées avec plus ou moins 2.440 lits au niveau de la capacité litière de la ville", a fait savoir M. Jawhar, relevant que les riads représentent 20% du taux d'occupation au niveau des nuitées touristiques réalisées au niveau de la région Fès-Meknès.
Selon lui, "ces structures contribuent à promouvoir la destination Fès et de la mettre en valeur parce que ce sont des lieux où vivaient nos ancêtres et nos anciennes familles", soulignant qu’ils permettent aux touristes de découvrir la beauté de l'art marocain et ses traditions authentiques.
M. Jawhar a fait remarquer qu’aujourd'hui, au niveau de la ville de Fès, il y a plusieurs projets qui ont vu le jour afin de consolider sa dynamique touristique, notant également que de nouvelles maisons d'hôtes ont été dernièrement autorisées à exercer, soit 4 maisons de 55 lits.
Un total de 28 projets en la matière est en cours de réalisation et 42 établissements touristiques en cours d'étude, a-t-il poursuivi, notant que ces projets sont à même d’augmenter la capacité litière de la ville pour bien se préparer à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2025) et l’organisation de la Coupe du monde 2030 de football.
Sans nul doute, les riads ou les maisons d’hôtes comme les autres structures hôtelières constituent un véritable atout de la compétitivité et de l’attractivité touristique de la capitale spirituelle, une destination touristique de choix, très prisée pour son potentiel historique et culturel et son hospitalité légendaire.