A l'ouverture du sommet des chefs d'État du Mercosur dans la capitale paraguayenne, Santiago Pena, qui termine son mandat à la tête de la présidence tournante du bloc régional, a réaffirmé l'attachement de son pays aux « valeurs fondamentales » du Mercosur, soulignant que ces principes portent sur la promotion de « la démocratie, de l'État de droit, des libertés fondamentales et de l'ouverture sur le monde ».
Le sommet d’Asuncion, a-t-il ajouté, « nous offre l'opportunité de rapprocher encore plus le Mercosur de nos populations", dont les attentes « doivent inspirer les actions de nos gouvernements ».
Les peuples du Mercosur « aspirent à des dirigeants ayant des objectifs clairs. Nous devons laisser de côté les discours et agir de manière décisive", a plaidé le président paraguayen.
Santiago Pena a rappelé que le Mercosur s'est imposé, dès sa création, comme un « projet audacieux (…), une promesse de dignité pour nos pays » respectifs.
Il a toutefois reconnu qu'il y avait encore beaucoup à faire pour que le Mercosur devienne un « exemple réussi d'intégration" et qu'il n'y avait pas d'autre voie que l'intégration. "Ou nous nous intégrons, ou en tant que peuples, nous nous désintégrons et nous échouons", a-t-il averti.
Le début du sommet d’Asuncion a été marqué par l'entrée de la Bolivie en tant que membre à part entière du Mercosur.
Santiago Pena a passé le témoin de la présidence tournante du Mercosur à son homologue de l’Uruguay, Luis Lacalle Pou, qui a réitéré la volonté de son pays d’avancer dans sa quête d’un accord de libre-échange avec la Chine, malgré les réticences de ses partenaires au sein du groupement.
Il a estimé que l'approche solitaire de son pays est loin d’être « capricieuse » et que "s'il n'y avait aucune volonté de la part des partenaires d'avancer ensemble, avançons à des vitesses différentes » pour flexibiliser les règles au sein du groupement.
De son côté, le président brésilien Lula da Silva s’est montré plus optimiste au sujet du futur du groupement régional.
"Le Mercosur est résilient et a survécu aux années difficiles de désintégration", a affirmé Lula da Silva, estimant que ce bloc régional « est resté une fois de plus uni pour défendre la pleine validité de l'État de droit », en allusion au récent coup d’Etat avorté en Bolivie.
Le sommet d’Asuncion s'est déroulé en l’absence du président argentin, Javier Milei, ce qui a provoqué un malaise parmi les autres chefs d’Etat, puisque ces réunions au sommet semestrielles n’ont presque jamais enregistré une absence auparavant.