Dans une présentation devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville, Mme El Mansouri a fait état de 117.505 familles restantes (25%) dans le cadre de ce programme national, sur près de 465.000 familles recensées jusqu’à fin juin 2024.
Ainsi, 24.804 familles bénéficient d’unités prêtes ou en cours de réalisation, alors que 92.701 familles ne sont pas programmées au niveau des villes et centres prévus par le programme “Villes sans bidonvilles”, a précisé la ministre, ajoutant que 11.938 familles ne sont pas prises en compte au niveau des villes et centres exclus dudit programme.
A cet égard, le nombre total de familles non programmées a été porté à environ 120.000 en tenant compte des différentes mises à jour, a relevé Mme El Mansouri, notant que le taux de familles concernées par le programme devrait augmenter de 72% jusqu’à fin 2024,
Il s’agit, a-t-elle dit, d'”un vrai défi à relever si l’on tient également compte du faible engagement des familles bénéficiaires concernant les opérations de logement réalisées, ce qui retarde le processus de relogement”.
Elle a également évoqué les différentes lacunes entravant le bon contrôle du programme “Villes sans bidonvilles”, à savoir la problématique de l’identification des bénéficiaires, l’absence de critères d’éligibilité unifiés, la problématique de la régularisation du foncier et de son exploitation rationnelle, ainsi que l’absence d’approches intégrées incluant, en plus du logement, la mise en place d’infrastructures publiques et de services publics essentiels.
Les données contenues dans la présentation font aussi ressortir une accélération du rythme d’amélioration des conditions de logement de quelque 44.000 familles au cours de l’actuel mandat gouvernemental, avec un taux de traitement annuel de 290%, passant ainsi de 6.200 familles par an entre 2018 et 2021, à 18.000 familles au cours des deux dernières années et demie.
A cet égard, Mme El Mansouri a affirmé que le ministère œuvre pour réduire la prolifération des bidonvilles, soulignant que le taux d’augmentation a diminué de 10.400 familles par an entre 2012 et 2021, à 6.500 familles par an durant l’actuel mandat gouvernemental, soit une baisse de 48%.
En outre, la ministre a fait savoir que son département a développé un nouveau plan d’action portant sur un programme quinquennal 2024-2028, visant à éliminer les bidonvilles restants et à permettre à leurs habitants d’accéder à un logement décent, environ 120.000 familles étant concernées.
Les familles seront ainsi relogées dans des appartements dont le coût maximal est fixé à 300.000 dirhams par unité, avec une contribution de 100.000 dirhams du ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville dans le cadre de l’aide directe au logement, a-t-elle révélé.
Le programme quinquennal “privilégie le logement au relogement, en tant que nouvelle approche d’intervention en raison de la rareté du foncier et de l’existence de lacunes dans la gestion de la phase post-relogement, ainsi que des problèmes et difficultés liés à l’auto-construction des terrains dédiés au relogement”, a expliqué la ministre.
Le programme repose également sur l’établissement des modalités nécessaires pour utiliser les unités réalisées par les promoteurs immobiliers publics et privés, en plus de l’adoption du programme d’aide directe au logement comme mécanisme financier pour accélérer le traitement des logements insalubres.