Dans une allocution à l'occasion de la 67ème session du Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique à Vienne, M. Farhane a relevé qu'une telle coopération est de nature à aider les États membres à développer leurs capacités spatiales et à contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Conscient du fait que l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique est cruciale pour la durabilité à long terme des activités spatiales, "le Maroc exprime son engagement en faveur d'activités spatiales responsables et durables et reste attaché aux principes du Traité de 1967, garantissant l'utilisation équitable et rationnelle de l'espace extra-atmosphérique, sa non-appropriation et sa non-militarisation, y compris la lune et les corps célestes", a-t-il souligné.
À cette fin, il est essentiel de veiller à ce que les activités spatiales soient menées au profit de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, "en garantissant un accès équitable, la durabilité et l'utilisation pacifique de l'espace en tant que patrimoine commun au profit des générations actuelles et futures", a-t-il poursuivi.
Conscient de la nécessité de mettre en place des mesures pour atténuer les facteurs susceptibles d'entraver les découvertes scientifiques, le Maroc reste convaincu que l'espace doit être préservé et protégé en tant qu'élément du patrimoine commun de l'humanité, a précisé le diplomate.
Il est donc essentiel d'encourager et de soutenir la recherche sur l'atténuation de la pollution lumineuse et les effets des constellations de satellites sur l'astronomie, afin d'établir un équilibre pour préserver la qualité des activités d'observation astronomique et maintenir les services fournis par les satellites.
En ce qui concerne l'importance des technologies spatiales en tant que vecteur de croissance économique, le Maroc s'est fermement engagé sur la voie de la maîtrise des technologies avancées et de leur intégration dans tous les secteurs économiques, a rappelé M. Farhane, notant dans ce sens que les activités spatiales du Maroc ont connu un développement notable après le lancement, en novembre 2017 et novembre 2018, des deux satellites Mohammed VI A. et B.
Cette réalisation ainsi que les initiatives du Maroc à travers ses plans stratégiques de développement indiquent très clairement que le Maroc a fait de l'outil technologique spatial un véritable atout et un levier stratégique dans le cadre du développement socio-économique du pays, a-t-il soutenu.
Conscients du rôle de l'information spatiale dans la gestion des catastrophes, plusieurs départements et institutions marocains ont initié, avec le Centre Royal de Télédétection Spatiale, des projets de cartographie et d'exploitation d'images satellitaires pour répondre aux besoins de la gestion des catastrophes, a fait savoir M. Farhane, notant avec satisfaction le soutien et la contribution apportés par le Bureau des Affaires Spatiales et son programme UN SPIDER dans l'organisation de la Mission Technique Consultative et de la formation qui s'est déroulée du 20 au 22 mai 2024, à Rabat, sous le thème de l'information géospatiale pour la gestion des risques naturels.
Par ailleurs, le Maroc, en tant que membre du Conseil Africain de l'Espace de l'Agence Spatiale Africaine, considère que la coopération avec les pays africains est un pilier fondamental de sa stratégie nationale pour le développement des activités spatiales, a assuré M. Farhane, précisant que plusieurs accords internationaux ou bilatéraux ont été conclus pour le renforcement des capacités et le transfert de technologie dans le domaine spatial, servant d'outils essentiels pour répondre aux besoins des pays africains et en développement.
Depuis sa création en 1998, le Centre régional africain des sciences et technologies de l'espace (CRAST-LF), affilié à l'ONU et situé à Rabat, s'est engagé à développer les compétences des ressources humaines dans le domaine des sciences et technologies de l'espace et de leurs applications dans des domaines d'intérêt sociétal, a observé M. Farhane à cet égard.
Ainsi, en 2022 et 2023, 79 bénéficiaires de dix pays africains ont participé à la formation postuniversitaire : Master en sciences et technologies spatiales (STE) dans les secteurs de la télédétection et des systèmes d'information géographique et des systèmes de navigation globale par satellite.
Et de conclure que dans le cadre de cette approche régionale, le Maroc ne ménagera aucun effort pour continuer à favoriser la connaissance et la compréhension du droit de l'espace et de la politique spatiale au CRAST-LF, à travers l'organisation d'un enseignement supérieur en sciences et technologies de l'espace, d'ateliers régionaux et de formations à court terme offrant un soutien continu à ces efforts.