La Journée, célébrée le 18 juin de chaque année, revêt une symbolique particulière pour le Maroc, car c’est à son initiative qu’elle a été proclamée pour la première fois par l'organisation des Nations-Unies en juillet 2021, consacrant le Royaume pour son histoire civilisationnelle riche et profonde, marquée par une longue tradition de coexistence pacifique et de respect mutuel entre communautés religieuses et ethniques.
En effet, dans un contexte de plus en plus impacté par la montée en force du discours de haine dans plusieurs régions du monde et des actes de stigmatisation de migrants, réfugiés et minorités, il est important de mettre en évidence les étapes où le Royaume s’est illustré pour protéger les minorités et promouvoir les valeurs de paix et de coexistence.
C'est ainsi que le Maroc s’est employé à promouvoir la lutte contre la discrimination raciale et les discours de haine aux niveaux national et international, avec la promulgation de la Constitution de 2011, qui fait, dans son préambule, un pré-requis indispensable de la coexistence religieuse et culturelle et renforce le cadre législatif et institutionnel pour promouvoir l’acceptation, la reconnaissance et le respect mutuels, tout en bannissant les stéréotypes et la haine.
Le Royaume a aussi consolidé son cadre législatif et institutionnel pour lancer, dès 2014, une politique migratoire et d’asile humaine, holistique et pragmatique, ayant permis de fournir un cadre juridique garantissant aux migrants de toute origine leurs droits fondamentaux.
Le Maroc s’est également engagé dans l’effort de lutte contre le discours de haine en révisant complètement son système éducatif, avec l’introduction des notions d’altruisme et de diversité religieuse dans l’ensemble des cours de formation générale, y compris la réforme des établissements d’enseignement religieux tels que les universités Al Qaraouiyine et Dar Al Hadith Al Hassania, ainsi que tous les programmes éducatifs islamiques.
L’Institut Mohammed VI pour la Formation des Imams, Morchidines et Morchidates a vu le jour en 2014 et s’est illustré en dispensant une formation pratique et théorique de la Charia, ainsi qu’une panoplie de disciplines humanistes dont les imams et prédicateurs religieux ont besoin pour assimiler le contexte dans lequel ils évoluent.
Le Maroc a également grandement contribué aux initiatives internationales visant à combattre les discours de haine. C'est dans le sens que la Secrétaire générale adjointe de l’ONU, Alice Wairimu Nderitu, avait qualifié, en 2022, le Royaume de "force motrice" dans l’adoption de la résolution des Nations-Unies instaurant la Journée internationale de lutte contre le discours de haine.
La responsable onusienne a également salué les efforts déployés par le Maroc sur la scène multilatérale pour lutter contre le discours de haine, en signalant la valeur et la pertinence du Plan d’action de Fès sur le rôle des chefs religieux pour prévenir l’incitation à la violence.
Ce Plan d’action, adopté en 2017, est le fruit de deux années de consultations lancées dans la capitale spirituelle du Royaume avec les chefs des différentes confessions et religions du monde, soulignant le rôle des chefs et acteurs religieux dans la prévention de l’incitation à la violence pouvant conduire à des atrocités criminelles.
Le Maroc a également organisé en juillet 2023 à Marrakech la Conférence parlementaire sur le dialogue interconfessionnel, marquée par l’adoption de la "Déclaration de Marrakech" qui a notamment souligné l’importance de développer des codes de conduite parlementaires mondiaux pour garantir le respect du droit à la liberté de religion et de conviction, et prévenir les discours de haine.
Cette conférence a, en outre, appelé à la création d’un mécanisme institutionnel au sein de l’Union Interparlementaire (UIP) qui s’attèlera notamment sur le suivi de l’intégration de la vision des parlementaires, des leaders religieux ainsi que des représentants de la société civile dans le cadre du dialogue interconfessionnel.
Le Royaume a également présenté une résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 25 juillet 2023, contre l’autodafé du Saint Coran et le discours de haine, déplorant "vivement les actes de violence visant des personnes en raison de leur religion ou de leurs convictions et tous ceux visant leurs symboles religieux et Livres Saints, ce qui constitue une violation du droit international".
Cette résolution a aussi appelé le Secrétaire général des Nations Unies à organiser une première conférence sur le discours de haine en 2025.
Dans un cadre plus global, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a dédié la Journée internationale de l’éducation, célébrée le 24 janvier 2024, au "rôle crucial du système éducatif et des enseignants pour lutter contre les discours de haine", estimant qu'ils représentent "une menace pour les sociétés qui s’est accrue ces dernières années via les réseaux sociaux".
Dans son message à l’occasion de cette Journée, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que "les gouvernements, les autorités locales, les responsables religieux, les chefs d’entreprises et les responsables communautaires ont le devoir d’investir dans la promotion de la tolérance, de la diversité et de l’inclusion, et de lutter contre les discours de haine sous toutes leurs formes".
Il a appelé, dans ce sens, à unir les "efforts pour promouvoir l’éducation aux droits humains, associer les jeunes aux prises de décisions démocratiques et combattre l’intolérance, la discrimination, les préjugés et les stéréotypes où qu’ils se trouvent".