Ce programme novateur, initié par l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie "Forêts du Maroc 2020-2030", lancée par SM le Roi Mohammed VI en février 2020, et dont le troisième axe vise à moderniser les métiers forestiers, à travers le renforcement des capacités techniques et matérielles des entreprises spécialisées dans la récolte du liège, l'introduction d'équipements modernes de récolte, le déploiement de mesures incitatives appropriées, ainsi que la mise en place de formations et d'un encadrement adéquats.
Ce programme vise principalement à préserver les écosystèmes de chêne-liège en introduisant des techniques innovantes pour la récolte du liège. Ces nouvelles approches visent à éviter les blessures aux arbres lors de la récolte, préservant ainsi leur durabilité à long terme, sachant que la production de liège nécessite plus de 27 ans après la plantation initiale.
Cette nouvelle technologie offre une meilleure adaptation aux changements climatiques, qui entraînent une réduction de la période de récolte, améliorant ainsi la qualité et la valeur du liège collecté.
Le déploiement pilote de ce programme, inauguré par le Directeur Général de l'ANEF, Abderrahim Houmy, est prévu cette année dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, avant une généralisation prévue pour 2025 dans d'autres régions potentielles. De même, un programme de formation est lancé pendant la campagne actuelle, en partenariat avec l’Association Marocaine des Industriels du Liège, et animé par des formateurs spécialisés.
Dans une déclaration à la presse, M. Houmy a indiqué que cette nouvelle technologie assurerait la modernisation du processus de récolte et de valorisation du liège, préservant ainsi la production des planches de liège, au lieu de morceaux résiduels à faible valeur.
"Les périodes de récolte deviennent plus courtes et moins prévisibles en raison des changements climatiques", a révélé le DG de l'ANEF, notant que les nouvelles technologies permettent une augmentation significative du rendement de délignage, en renforçant les capacités techniques et matérielles des entreprises spécialisées en la matière.
De son côté, le président de l'Association Marocaine des Industriels du Liège, Anas Mohammed, a fait savoir dans une déclaration similaire, que la nouvelle technologie permet de couper le liège de l'arbre en détectant le degré d'humidité qu'il contient et en évitant toute blessure de sa couche interne, ce qui aide l'arbre à se rétablir.
Le processus de récolte traditionnel était effectué à l'aide d'outils traditionnels tels que des bâtons, ce qui est de nature à endommager soit l'arbre, soit le liège, a-t-il expliqué.
À rappeler que les forêts de chêne-liège du Maroc occupent le quatrième rang mondial en termes de superficie, offrant un potentiel économique considérable à exploiter. Ces forêts fournissent du liège, un produit forestier non ligneux, à une dizaine d'entreprises industrielles spécialisées.
En moyenne, ces entreprises valorisent plus de 80.000 stères de liège par an lors d'années favorables. La valorisation de ces forêts génère environ 54 millions de dirhams de recettes annuelles en moyenne pour les 52 communes territoriales concernées.