Lors d'un séminaire organisé par l'Académie en partenariat avec le Centre d'études en sciences humaines Jacques Berque, le calligraphe et chercheur mauritanien Mohameden Ahmed Salem a mis en évidence l'aire géographique de diffusion de la calligraphie sahraouie, du Sahara marocain à l'ensemble du territoire de la Mauritanie (appelée autrefois Chengitt), en passant par le nord du Mali et des régions du Niger.
Dans son intervention intitulée "La calligraphie sahraouie dans les manuscrits chengitiens: histoire et styles", M. Ahmed Salem a passé en revue, devant un parterre d'étudiants, de médecins, de chercheurs et de personnes intéressées, les caractéristiques de cette calligraphie et l'évolution qu'elle a connue en fonction de la spécificité de chaque région dans laquelle elle s'est répandue, en présentant plusieurs exemples de manuscrits, datant des 17e et 18e siècles.
Dans une déclaration à la MAP, le chercheur mauritanien a indiqué que ce séminaire revêt un intérêt particulier pour les doctorants afin d'enrichir leurs connaissances scientifiques dans ce domaine, et de familiariser les chercheurs et personnes intéressées en général avec les styles et les caractéristiques de la calligraphie sahraouie, à travers les manuscrits publiés à Chengitt au cours du 18e siècle, ajoutant que cette forme d'écriture s'est répandue sur de vastes territoires, mais avec des caractéristiques différentes d'une région à l'autre, notant que la région de Chengitt a connu une calligraphie distincte qui est étroitement liée à la calligraphie marocaine.
En 2012, Ahmed Salem a réalisé, en calligraphie et en enluminure, le Mushaf officiel de son pays et le Mushaf de Mu'ta Mawlana, un exemplaire du Coran sur toile parmi les plus grands au monde. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la tradition mauritanienne et de plusieurs rapports sur le riche patrimoine manuscrit que renferme son pays.
A noter que le programme scientifique (2023-2026) lancé par l'Académie du Royaume du Maroc avec une conférence inaugurale prononcée par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, comprend dans sa première année plusieurs ateliers destinés aux doctorants et chercheurs, animés par des spécialistes de l'histoire intellectuelle et culturelle.