Réunis dans le cadre d'une rencontre sur "Les jeux traditionnels et leur rôle dans le développement du comportement de l'individu dans la société", les intervenants ont mis l’accent sur la nécessité d'inventorier ces jeux traditionnels, en vue de contribuer à leur préservation en tant que composante intégrante du patrimoine culturel immatériel.
Dans ce sillage, ils ont appelé tous les intervenants dans la chose culturelle et sportive à organiser de festivals thématiques autour des différentes disciplines des jeux traditionnels, soulignant l'impératif de les transmettre de génération à génération pour assurer leur pérennité.
Ils ont également plaidé pour la mise en place d'un incubateur ou d'une structure institutionnelle dédiée aux jeux traditionnels, qui sera chargée d'assurer la gestion de ce patrimoine culturel immatériel, tant à l'échelle nationale qu'africaine.
En outre, ils ont émis le souhait que ce festival puisse ériger la ville d’Es-Semara en capital des jeux traditionnels à l’échelle nationale et africaine, appelant tous les acteurs culturels et sportifs à revigorer ces jeux et à les initier aux générations montantes.
Pour l’enseignant d’anthropologie et de la culture hassanie à l'Université Ibn Tofail de Kénitra, Mohamed Dahman, les jeux traditionnels contribuent à construire la personnalité de l'individu, à faciliter son intégration dans la société et à le divertir loin des tracas du quotidien.
M. Dahman a également fait savoir que les jeux traditionnels dans les provinces du Sud sont classés en quatre catégories, à savoir les jeux physiques qui nécessitent la force physique et ceux liés au milieu environnemental et aux modes de vie des individus.
Ces jeux sont également classés en jeux d'esprit basés sur l'intelligence, la vivacité de l'esprit, et parfois sur la ruse, à l'instar des jeux de cartes et de dames, alors que d'autres sont proprement créer par les enfants, poursuit le chercheur.
Pour sa part, le chercheur dans les jeux traditionnels, Bouzid Laghla a passé en revue les modalités et règlements de plusieurs jeux traditionnels, mettant l’accent sur leur rôle de ces jeux dans le développement du comportement de l’individu au sein de la société.
M. Laghla, qui est également président de l'association "Oum Diar" du patrimoine et des jeux traditionnels à Guelmim, a relevé que ces jeux ont marqué la personnalité des Marocains et contribué indéniablement à imprégner leur culture de l'enfance à l'âge adulte.
Par ailleurs, il a rappelé que le Comité du patrimoine dans le monde islamique de l'Organisation mondiale islamique pour l'éducation, la science et la culture (ISESCO) avait approuvé, à la fin de l’année dernière l’intégration de huit éléments du patrimoine immatériel au nom du Royaume du Maroc, dont le jeu traditionnel du Sig et l’art équestre de Mata.
Organisé par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (Département de la Jeunesse), en coopération avec les Conseils élus et en coordination avec l’association Es-Semara pour les jeux traditionnels, cet événement culturel de trois jours durant (du 24 au 26 mai) a pour objectif de contribuer à la préservation des jeux traditionnels en tant que patrimoine culturel immatériel et d'instaurer une dynamique culturelle et sportive locale.
Cet événement tenu sous le thème "Les jeux traditionnels, une vitrine pour le patrimoine culturel immatériel", s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme national des festivals des jeunes lancé par le département de tutelle, en vue de développer les capacités artistiques et créatives de cette catégorie.
Au menu de ce rendez-vous culturel figurent des compétitions dans les jeux traditionnels et une exposition des jeux traditionnels des troupes participant, ainsi que des soirées artistiques et spectacles folkloriques.