Conseillère distinguée auprès du Groupe de la Banque mondiale à Washington, maître Leila Hanafi a choisi de porter la voix de la femme marocaine dans la “capitale du monde” et au sein des différents fora internationaux.
Dans sa mission, elle s’appuie sur les mécanismes de l’action juridique et les outils à même de permettre la réalisation d’un développement inclusif qui “ne laisse personne dernière”.
Les prémices de cet engouement pour l’autonomisation juridique des femmes remontent aux années de l’enfance le temps où son père travaillait pour les Nations Unies à Madagascar, a déclaré à la MAP Leila Hanafi à l’occasion de la journée internationale de la femme.
“J’ai toujours voulu faire carrière dans le domaine du droit international et du développement”, a-t-elle dit, notant que sa présence à Washington lui a permis d’intégrer une instance internationale de renommée. Au sein de cette institution, elle a plaidé pour que l’autonomisation des femmes figure au cœur de l’agenda de développement international multidimensionnel.
En sa qualité d’avocate dans le domaine du développement international, Hanafi œuvre, avec les pays et les organisations, en faveur de la primauté de la loi et la réforme de la justice, en mettant à contribution les cadres internationaux, notamment les Objectifs de développement durable.
Cette “vision concertée” dépasse, selon elle, la routine quotidienne du travail, pour réaliser les objectifs du développement escompté, tout en veillant à l’adéquation des normes internationales en la matière avec les spécificités nationales.
“Mon objectif est d’apporter une contribution pour que l’autonomisation juridique des femmes soit une priorité dans le cadre de l’agenda international du développement”, relève la juriste, ajoutant que cette approche permet de concevoir le développement sous le prisme des droits de l’homme.
Leila Hanafi, qui a reçu le prix du Fonds d'innovation MENA de la Banque mondiale pour avoir dirigé l'Initiative d'autonomisation juridique des femmes jeunes au Maroc, estime que la justice doit être fondée sur des services justes, transparents, efficaces, non discriminatoires et responsables.
Après ce parcours de longue haleine fait de détermination et de travail acharné, Leila ambitionne toujours d’être une porte-voix de la femme marocaine à l’étranger. “J’aspire à être la continuité de la femme marocaine courageuse dont je suis admirative depuis mon enfance”, a indiqué la juriste qui se dit redevable à sa mère, qui, représente selon elle, une source inépuisable d’inspiration.
Elle a relevé que les encouragements de sa mère lui ont permis de persévérer sur la voie de la réussite et de l’excellence académique et professionnelle, estimant que l’autonomisation de la femme marocaine permettrait de réaliser la transition sociale escompté. A ses yeux, le discours d’autonomisation des femmes et des filles joue un rôle important dans l’émergence d’une vision positive de la société.
Au-delà de son métier d’avocat, Leila Hanafi a élargi ses horizons en décrochant un doctorat en droit international. A travers cet exploit, elle entendait apporter sa contribution à la primauté d’une justice qui renforce le développement durable pour des sociétés intégrées et flexibles.
Dans ce cadre, Leila a supervisé le lancement en 2022 d’un réseau juridique maghrébin pour les femmes avocates, dans le but d’accompagner les pratiques émergentes pour faciliter l’accès aux différents domaines de la justice.
En sa qualité de professeur adjoint de droit à la faculté de droit de l'Université George Washington, maître Laila se dit fière de sa contribution aux travaux académiques dans le domaine juridique dans son pays d'origine, notamment à travers les formations qu'elle supervise.
Bien que les Etats-Unis représentent, pour elle, une terre d'opportunités et de perspectives internationales dans le domaine de l'éducation, le sentiment d'appartenance à la mère-patrie est toujours vivace. Il lui manque un mode de vie basé sur des valeurs notamment religieuses qui constituent le noyau de la culture marocaine. Pour Leila, les valeurs familiales auxquelles elle a été initiée dans son enfance guident son parcours dans la vie et sa relation avec ses deux enfants.