Des projets et des rêves plein la tête que cette native de Casablanca tente de réaliser avec toujours la même passion et le même désir de créativité. Une passion insatiable pour la littérature. Elle compte déjà à son actif 13 œuvres, outre d’innombrables chroniques et critiques littéraires qui paraissent depuis 2008 dans la revue féminine “Femmes du Maroc”’ dans son édition arabe.
Titulaire en 2006 d’un doctorat d’Etat sur l’autobiographie féminine, Latifa Labsir enseigne actuellement à la faculté des Lettres et sciences humaines de Ben Msik (Université Hassan II, Casablanca), où elle parraine depuis des années des ateliers littéraires d’écriture ou encore dans des établissements et associations.
L’auteure de “Un désir, c’est tout !”, publié en 2003, par le Groupe de recherche littéraire de la faculté des Lettres de Ben Msik, est déjà connue et reconnue, non seulement dans son pays mais aussi ailleurs. En 2021, elle a été désignée “Femme Leader” à l’occasion d’un jumelage entre l’Université Hassan II à Casablanca et l’université d’Etat de Kennesaw (Géorgie-Etats-Unis) et ce, dans le cadre d’un programme baptisé “Success story”.
Mais parmi toutes ses nombreuses occupations, Latifa Labsir confie à la MAP que la création littéraire est son domaine de prédilection.
“Cela me permet de réaliser un objectif noble à savoir l’émancipation, non seulement pour moi-même mais aussi et surtout pour les autres femmes’’, dit-elle, citant pour exemple son recueil publié en 2021 “Covid Assaghir” (Le petit Covid) qui représente à travers 15 nouvelles une méditation sur cette pandémie qui a provoqué une panique planétaire.
Dans ses oeuvres, le sujet de la femme constitue le centre d’intérêt de Latifa Labsir qui s’y immerge intégralement. On cite, entre autres, “Ça se passe dans cette pièce” (Editions La Virgule, 2018, Prix des lecteurs 2019, réseau de lecture en collaboration avec le Ministère de la Culture) et “L’autobiographie féminine” (ouvrage critique, Editions Almarkaz thakafi lilkitab, Beyrouth, 2018) et en 2014 aux mêmes éditions “Récit de vie de femme”. Et aussi, “Etreintes”, (édité en 2012 par le centre culturel arabe, Beyrouth, Liban, finaliste du prix Cheikh Zaid Emirates), “Craintes indéterminées”, (publié en 2010 par l’association du forum artistique – Casablanca) ou encore son audacieux recueil “Rose bleue” dans lequel elle livre une nouvelle manière de parler de la femme d’aujourd’hui, mêlant audace et subtilité, un trait commun dans toutes ses œuvres d’ailleurs.
Dans son écriture au féminin, Latifa Labsir pense qu’il existe des traits distinctifs entre les écrivains et les écrivaines, expliquant cela par le mode de vie diamétralement différent des hommes et des femmes.
Outre sa passion pour la littérature, Latifa Labsir, plusieurs fois primée, réserve aussi un temps pour l’animation de conférences ici et ailleurs, la participation aux salons du livre nationaux et internationaux ou encore la présidence de jurys littéraires, outre la publication de chroniques dans des revues marocaines et arabes.
A cela s’ajoute aussi une occupation principale à savoir l’enseignement qu’elle assure avec dévouement depuis déjà 27 ans, dans le cadre d’une relation d’amitié et de confiance entre elle et ses étudiants. Un modèle d’enseignante universitaire.
Et malgré la tâche particulièrement prenante de l’enseignement, Latifa Labsir, écrivaine prolifique, ne perd pas un moment pour se remettre à l’écriture. L’année dernière, elle a publié “une femme, un livre” dans lequel elle raconte des vies et des destinées de femmes avec toujours ce style à la fois audacieux et subtil, l’art de percevoir des nuances et d’oser dire des vérités profondes sur notre société.
Une passion insatiable pour la littérature qui remonte à son enfance. A six ans, elle avoue qu’elle ressentait un immense plaisir de lire les nouvelles et les poèmes. Et commençait déjà à se faire une image différente de la femme.
Ecrivaine, enseignante, critique littéraire et chroniqueuse et tant d’autres occupations qui n’empêchent pas pour autant Latifa Labsir d’assumer ses responsabilités de maman, faisant sien ce fameux vers du poète du Nil, Hafed Ibrahim : “Si les femmes d’un pays sont averties, son peuple sera éclairé”.