“Aussi, est-il nécessaire de reconnaître la valeur des plateformes de discussion sur cette imbrication”, a relevé M. Bourita, soulignant à cet égard que les processus de Tanger, Aswan, Dakar, Luanda et Lomé forment un hub des idées, et de fructification d’une telle approche ou le développement s’érige comme premier rempart contre l’instabilité et l’insécurité, alignée sur le plan décennal de l'Agenda 2063.
"Tandis que nous sommes à mi-chemin de la mise en œuvre de la stratégie ''Faire taire les armes en Afrique" à l'horizon 2030, l'émergence persistante de zones de tension soulève des questions pressantes. En 2030, notre évaluation se doit d'être positive, mais cet élan de réussite dépendra incontestablement de notre capacité à tisser un maillage de paix résilient au sein du continent”, a précisé le ministre lors de l’examen du point 2c1 sur le rapport du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA (CPS) sur ses activités et sur l’état de la paix et la sécurité en Afrique (janvier-décembre 2023).
M. Bourita qui a indiqué que “seulement 6 ans nous séparent de l’horizon 2030, il est primordial qu’une mise en œuvre rigoureuse du 2e plan décennal de l’Agenda 2063 soit déployée”.
Le ministre a assuré que malgré les défis diversifiés liés “à notre capacité institutionnelle, le CPS demeure activement investi dans toutes les problématiques relatives à la paix et à la sécurité sur le Continent”.
Revenant sur le rapport du CPS de l’UA, M. Bourita a souligné qu’au cours de l'année 2023, le CPS a démontré un dynamisme positif, tenant 61 réunions au total et produisant 58 conclusions significatives.
Ces délibérations ont couvert une panoplie de sujets allant des questions thématiques aux situations spécifiques aux pays et régions, a précisé le ministre, notant que les activités menées par le CPS au cours de la période considérée inclues, également, des consultations avec d'autres organes de l'Union avec lesquels le CPS a des mandats complémentaires, des séminaires de haut niveau, des retraites sur l'examen des méthodes de travail, des consultations conjointes notamment avec le Conseil de sécurité des Nations unies, la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies et le Comité politique et de sécurité de l'Union européenne.
En avril 2023, le CPS a initié une nouvelle ère de dialogue en organisant des consultations informelles avec les pays en transition politique, instaurant ainsi un dialogue direct pour mieux cerner les défis particuliers de ces pays, tout en offrant des suggestions propices à une action améliorée du CPS, a ajouté M. Bourita.
Le CPS a organisé une rencontre avec le Président de l’Union des Comores, M. Azali Assoumani, en sa qualité de Président de l'Union africaine. L'objectif principal de cette réunion était d'approfondir la réflexion sur l'état de la gouvernance, de la paix et de la sécurité sur le continent, notamment les transitions politiques, les évolutions dans la Corne de l'Afrique, les Grands Lacs et au Sahel, a souligné le ministre.
Par ailleurs, et en plus de l’aspect sécuritaire, les activités du CPS au cours de 2023 ont inclus des aspects fondamentaux de l’action africaine en faveur du renforcement de la gouvernance politique et démocratique en Afrique, a réaffirmé M. Bourita, citant l’échange du CPS avec le Sous-Comité du Comité des représentants permanents (COREP) sur les droits de l’Homme, la démocratie et la gouvernance, la tenue du 2eme cycle de formation des observateurs des élections, à Rabat, en mai 2023, de la formation des femmes africaines sur la justice transitionnelle, tenue à Nairobi, en aout 2023, et du 7eme Forum africain sur la justice transitionnelle, à Rabat, en septembre 2023, sont autant d’activités qui s’inscrivent dans ce même créneau.
La situation actuelle qui prévaut en Afrique suscite une préoccupation légitime, caractérisée par la persistance de défis sécuritaires, souvent de nature asymétrique, a relevé le ministre, notant qu’aucune région en Afrique n'est aujourd’hui épargnée par les sources d'instabilité.
En sus des défis traditionnels, les changements climatiques, la cybersécurité, ainsi que les enjeux relatifs à la sécurité alimentaire et sanitaire se profilent comme des défis émergents et majeurs, ce qui ajoute une complexité supplémentaire à la situation en Afrique, a souligné M. Bourita, ajoutant que ce schéma de conflictualité auquel fait face l’Afrique aujourd’hui persiste de manière alarmante, mettant en évidence la nécessité urgente d'une réponse collective et coordonnée pour préserver la paix, la sécurité, la souveraineté et l’intégrité territoriale des États.
Face à cette situation, il y’a un besoin de plus en plus urgent de renforcer le système d’alerte précoce et la prévention des conflits, y compris à travers la diplomatie préventive et la médiation, a plaidé le ministre.
M. Bourita a rappelé que la récente résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ayant réitéré la responsabilité principale de ce dernier dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a consacré l'accès aux contributions statutaires des Nations Unies pour le financement des opérations de soutien de la paix (OSP) de l’UA, marquant un progrès significatif vers une Afrique forte et maîtresse de son destin.
Cette résolution, a dit le ministre, ne vient pas sans son lot de défis : Elle crée également un fardeau supplémentaire, à savoir la définition avec exactitude de la proportion des ressources à mobiliser dans un esprit de responsabilité et de solidarité.
Cette entreprise passe, également, par une meilleure coordination et des synergies entre l’UA, le Conseil de Sécurité des Nations Unies et les partenaires de l’Afrique, d’une part, et, d’autre part, entre l’UA et les Communautés Économiques Régionales, a soutenu le ministre.