"Il s'agit d'une nécessité impérieuse de faire renaître la confiance dans notre partenariat afin de trouver des réponses aux questions qu'impose le contexte actuel et aux nouveaux et anciens défis que confronte notre région euro-méditerranéenne", a-t-il affirmé à l'ouverture de la 17ème session de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (AP-UpM).
Abordant le conflit au Moyen-Orient, M. El Alami a souligné que la cause du peuple palestinien reste au cœur de l’instabilité au Moyen-Orient. "Dans ce conflit, nous devons nous pencher sur le nœud du problème, à savoir mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’indépendance et à l’établissement de son État indépendant sur son territoire national : un État souverain et viable, vivant en paix et en coexistence avec le reste des États de la région", a-t-il dit.
Il a dans ce contexte appelé à garder à l'esprit que tant que les questions du Moyen-Orient ne sont pas réglées sur la base de la justice et du droit international, "notre région euro-méditerranéenne demeurera otage de l’instabilité, des conflits et du chaos".
La région, a-t-il ajouté, est confrontée à l’extrémisme et au terrorisme qui trouvent leur terreau fertile dans le chaos, la pauvreté et l’absence d’institutions. "S'il est nécessaire de continuer à adopter la réponse sécuritaire à l'égard des organisateurs, des financiers et des auteurs des projets terroristes, il est toutefois primordial d’assécher les sources du terrorisme et éliminer l'environnement qui le favorise, tout en continuant à consolider les libertés, la démocratie et les droits humains, et à diffuser une culture de la coexistence", a-t-il fait observer.
Ces défis et facteurs ainsi que d’autres qui se situent en dehors et au-delà de l’espace euro-méditerranéen, contribuent à une recrudescence frappante de la migration irrégulière, de l’asile et du déplacement, avec toutes les tragédies humaines qui en découlent, a souligné M. El Alami.
Il a à cet égard fait remarquer que "si les migrations dans notre bassin méditerranéen ont constitué un phénomène d’enrichissement, de brassage et de convergence culturelle intense, riche et unique, elles sont devenues aujourd’hui, malheureusement, une source de conflits, de racisme, de discrimination, et de stigmatisation de l'autre, nourrie par les médias de la désinformation".
Sous cet angle, il a appelé à ne pas perdre de vue les modèles réussis de l’intégration et de la gestion communes du phénomène de la migration irrégulière entre le Nord et le Sud, tels que l'incarne le modèle de coopération multiforme entre les Royaumes du Maroc et de l'Espagne pour faire face à ce phénomène.
S’agissant du changement climatique, M. El Alami a relevé que le Bassin méditerranéen souffre plus que d’autres parties du monde des effets des déséquilibres climatiques et du stress exercé sur les sols, la destruction des forêts, la surexploitation des ressources marines et la sécheresse.
"En plus des migrations et de l’appauvrissement causés par ces facteurs, l’humanité risque de perdre, à cause de la pollution excessive du bassin méditerranéen, l’une des sources de nutrition les plus riches, les plus diversifiées et les plus utiles au monde, ainsi qu'une composante importante du patrimoine naturel de l’humanité qui a servi de socle aux plus anciennes civilisations", a-t-il mis en garde.
M. Talbi El Alami a cité parmi les modèles les plus symboliques de réussite en termes de partenariat, de coopération et de créativité, le fait que le Maroc, l’Espagne et le Portugal remportent l’honneur d’organiser la Coupe du monde de 2030. Cette réussite est l'expression des charges historiques, civilisationnelles et culturelles, et des liens historiques uniques qui unissent les peuples de la région, a-t-il noté.
Dans ce sens, il a affirmé que le Maroc, fidèle aux traditions de la coexistence, du vivre-ensemble, de la modération et de la liberté, n’hésitera pas à aller de l'avant dans son engagement positif et actif pour la redynamisation du partenariat euro-méditerranéen.
Et de souligner que la Chambre des représentants marocaine, une des principaux fondateurs de la dimension parlementaire euro-méditerranéenne et de son développement, poursuivra son engagement positif dans le cadre de ce processus, ainsi que sa présence propositionnelle, fondée sur ses relations avec les différentes composantes du partenariat euro-méditerranéen et sur son expérience institutionnelle, nourrie de son modèle démocratique institutionnel authentique et bien enraciné, conduite par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
"Nous continuerons inlassablement à prôner le respect des obligations mutuelles, la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui et, avant tout, le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des États en tant que ligne rouge dans les traditions internationales contemporaines", a-t-il conclu.