Le discours royal « apporte des éclairages importants sur le rôle du Maroc en Afrique, particulièrement, mais aussi dans l'espace atlantique », a souligné Queiroz dans une déclaration à la MAP, faisant remarquer que « Sa Majesté souligne que, sans négliger son statut méditerranéen privilégié, le Maroc cherche à s'affirmer comme un acteur incontournable de l'Atlantique, puisqu'il possède la plus longue côte atlantique d'Afrique » où il dispose d’une infrastructure portuaire remarquable.
Pour l’expert brésilien en géostratégie, « les identités nationales résultent, dans une certaine mesure, de multiples variables, qui vont de critères matériels et objectifs à des éléments intangibles, situés dans le domaine des idées et des perceptions qui permettent aux pays de définir qui ils sont et ce qu'ils veulent ».
Dans ce sens, a ajouté Queiroz, « Sa Majesté, en renforçant l'identité marocaine atlantique, révèle l'importance des actions qui permettent la construction de 'ponts’ fondés sur des valeurs et des intérêts partagés ».
Pour lui, « cela revient à reconnaître l’Atlantique comme une région composée d’un ensemble de pays où les perceptions, les intérêts et les préoccupations clés sont tellement interconnectés que leurs problèmes ne peuvent raisonnablement être résolus séparément ».
En ce sens, fait-il observer, « le Maroc joue un rôle fondamental dans la construction de mécanismes de coopération, de confiance et d'intégration entre ce pays et l'Afrique et entre l'Afrique et les Amériques, ce qui place le Maroc comme partenaire stratégique du Brésil, le plus grand pays atlantique ».
En effet, en considérant l’ensemble de la côte atlantique africaine comme une zone d’intérêt, la stabilité de cette région devient une question d’une plus grande importance pour les décideurs de Brasilia, souligne l’universitaire brésilien.
À son tour, note-t-il, le Maroc, en occupant la partie Est de cet espace, « assume un rôle potentiel de leader dans la construction d'une large connexion géopolitique » entre l'Afrique et l'Amérique du Sud.
Pour réussir à mettre en œuvre ce scénario, suggère-t-il, « il est nécessaire de considérer l’importance géostratégique de l’Atlantique dans une perspective plus large, en prenant comme référence l’axe Brasilia-Rabat comme l’un des principaux moteurs de la construction d’une identité atlantique mutuellement bénéfique ».
« Ceci est particulièrement souhaitable en période d’incertitude croissante, où les mécanismes existants semblent de moins en moins capables de faire face aux tensions géopolitiques contemporaines qui émergent à travers le monde », conclut Queiroz.