Le Maroc, avec plus de 86% des ménages connectés à internet et près de 99% des internautes présents sur les réseaux sociaux, dispose de grandes compétences aux niveaux technique et institutionnel et est "à jour" en termes de cybersécurité, a indiqué le membre du Conseil économique, social et environnemental, Amine Mounir Alaoui.
L’essentiel du travail qui reste à faire concerne les citoyens et les entreprises, appelés à prendre conscience des dangers, a-t-il noté dans une déclaration à la MAP, soulignant que l’événement est très important car la cybersécurité est cruciale pour la confiance qui est essentielle pour relever le défi de la digitalisation.
Dans ce sillage, il a mis en avant quatre enjeux majeurs de la cybersécurité : "la sensibilisation de l'équipe de direction de l'entité, la compréhension des menaces liées au cyberespace, l'investissement dans le capital humain et la gouvernance".
Intervenant à l’ouverture de ce conclave international, le secrétaire général du Centre Africain de la Cybersécurité (basé à Rabat), Youssef Mazouz a relevé que l’Afrique avance doucement mais sûrement en matière de cybersécurité, estimant que malgré les disparités d’une région à une autre, la prise de conscience quant à la nécessité de sécuriser les infrastructures informatiques et à l’intégration africaine, particulièrement dans le domaine de la réglementation, ne cesse de se consolider.
M. Mazouz a énuméré plusieurs défis à relever par les pays du continent, dont la réduction de la vulnérabilité liée au facteur humain, la migration des compétences africaines vers l’étranger, le renforcement de la réglementation et la sensibilisation des ressources humaines à l’usage sécurisé des équipements professionnels.
L'expert a noté, dans une déclaration à la MAP, que le Maroc est très avancé dans le domaine de la cybersécurité, assurant que le Royaume accompagne et partage ses expériences avec les pays africains, à la lumière de l’essor de la transformation digitale en Afrique.
A son tour, Mohamed Amr Madkour, directeur de la cybersécurité chez Huawei-Egypte, a affirmé que l’Afrique représente une mine d’opportunités, qualifiant le Maroc de porte importante pour l'accès à ces opportunités.
La transformation digitale, qui s’accélère en Afrique, requiert des efforts d’adaptation chez les gouvernements et les acteurs institutionnels, appelés à mettre en place des moyens pour accompagner ces évolutions, car la cybersécurité n’est plus une option mais une nécessité impérieuse, a-t-il poursuivi.
De son côté, Abderrahim Ait Wakrime, professeur d’informatique à l’université Mohammed V de Rabat, a fait observer dans son intervention que l’économie africaine a de plus en plus de poids, notant que l’exploitation des opportunités offertes par la transformation digitale est tributaire de l’appréhension des spécificités de développement dans le continent.
"Il faut penser d’abord à réduire le gap en termes d’accès à internet entre les différentes régions de l’Afrique et puis à la digitalisation des systèmes d’information. Il s’agit ensuite de savoir comment assurer l’intégration du continent en la matière", a-t-il expliqué.
Pour lui, le développement de l’intelligence artificielle est tributaire de la disponibilité de quantités conséquentes de données, lesquelles ne peuvent être exploitées sans digitalisation et sans systèmes fiables de cybersécurité.
Youssef Aït Kaddour, directeur de la cybersécurité chez Huawei-Maroc, a expliqué, quant à lui, que cet événement permet de renforcer la collaboration entre les différentes parties prenantes de l’écosystème numérique, l’objectif étant de garantir une transformation digitale responsable et sécurisée.
Il a ajouté que Huawei a intégré la cybersécurité dans toutes ses activités ainsi que dans tous les processus métiers comme la gouvernance, la production de solutions, la gestion des ressources humaines et de la chaîne d’approvisionnement.
Le Maroc est en pole position en Afrique du Nord en matière de progrès numérique avec un taux de pénétration Internet "impressionnant" de 84,1 %, ont souligné les organisateurs de ce forum, notant qu’au moment où le pays connaît une augmentation annuelle du nombre d’utilisateurs d’Internet de 1,2 %, la nécessité de protéger les réseaux, les actifs et les infrastructures critiques contre les cybermenaces s’avère primordiale.
Pour apporter une réponse efficace à ces défis, l’édition 2023 du Cybersecurity Innovation Series, placée sous le thème "De la vision à la protection : renforcer la résilience numérique de l'Afrique", rassemble des experts, des passionnés et des fournisseurs de solutions pour renforcer les politiques de cybersécurité et la prise de conscience des menaces liées au cyberespace.