Lors d’une table-ronde organisée par la Cour des Comptes, en partenariat avec la BM et le FMI sur le thème "Contribution des ISC à la réalisation de l’agenda 2030 des Nations Unies", la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a relevé le rôle fondamental des ISC, rappelant que deux ans après le lancement, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, de la stratégie nationale de développement durable 2030, la Cour des Comptes a mené une évaluation de la capacité des départements gouvernementaux à réaliser cette stratégie.
Plusieurs recommandations ont été présentées et tendent accélérer les actions et renforcer la coordination entre les parties prenantes afin d’atteindre les ODD, a-t-elle ajouté, soulignant que "les recommandations formulées par la Cour des comptes dans ses évaluations des politiques publiques de notre pays contribueront sans aucun doute à améliorer l'efficacité, à jeter les bases d'une gestion durable et à faire progresser la bonne gouvernance".
Plus qu'un simple auditeur, les ISC possèdent également de l'expertise et leurs rapports sont des documents de référence qui permettent aux décideurs d'avancer et d'améliorer leurs travaux, a-t-elle dit.
De son côté, la ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a passé en revue la contribution de son département à la réalisation des ODD et surtout comment il utilise le budget général dans cette démarche.
Elle a rappelé que le ministère a élaboré, conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi et au programme gouvernemental, une nouvelle stratégie appelée GISR 2022-2026 (Green, inclusive smart social regeneration), fruit d'une approche participative associant toutes les régions du Maroc.
Il s’agit d’une approche de développement durable et inclusive qui s’appuie sur la technologie et l’intelligence humaine. Cette stratégie vise la réalisation de l’objectif "contribuer à l’effectivité de l’égalité" (ODD5), qui est en cours de mise en œuvre, a-t-elle dit, notant que pour ce faire, le ministère a opté pour accompagner les parents dans l’éducation des générations futures qui vont s’approprier les ODD et contribuer à la construction d’un monde meilleur.
Pour sa part, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a soulevé la problématique de fixer des objectifs de développement durable pour le long terme, alors que "la confusion qui règne actuellement ne permet pas de contrôler le court terme", soulignant l’intérêt de déterminer les moyens adéquats pour élaborer des programmes de développement durable et contrôler les mécanismes de leur mise en œuvre.
Parmi les contraintes qui participent à la confusion, M. Lekjaa a évoqué la contradiction d’approche entre les programmes de développement durable, qui nécessitent des fonds, et la logique des institutions financières, qui privilégient le maintien du cadre macroéconomique et la réduction de l’endettement, faisant état également de l’évolution rapide des choix et des politiques locaux, à la lumière de l'émergence d'autres priorités.
Il a cité d’autres questions imposées par la réalité économique : l’inflation importée, qui n’est pas une option ou un chiffre pouvant être prédit dans l’équation économique du programme gouvernemental, mais elle impose plutôt des mesures coûteuses et inattendues à tous les pays.
A l’image de ces questions en constante évolution, les institutions de contrôle sont appelées à "changer la perspective de leur travail et doter leur expertise des mécanismes appropriés pour mener à bien leur travail", a estimé le ministre délégué, affirmant que ces institutions ne doivent pas être isolées de la voie du développement.
Les autres intervenants ont mis l’accent sur les moyens de renforcer les missions des ISC en matière d’audit et d’évaluation des politiques publiques pour accélérer l’atteinte des ODD, en se focalisant sur la contextualisation et la priorisation du ciblage.