S’exprimant lors d’une table ronde sur le thème "Contribution des ISC à la réalisation de l’agenda 2030 des Nations Unies", organisée à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), Mme El Adaoui a mis un accent particulier sur la dimension environnementale de l’agenda 2030, du fait qu’il consacre 07 objectifs sur 17 et 65 cibles sur 169 aux problématiques environnementales.
Les ISC peuvent apporter une contribution décisive aux questions de durabilité par le développement de leurs pratiques d'audit environnemental, a-t-elle relevé, lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part la vice-Secrétaire général de l’ONU, Amina Mohammed, plusieurs ministres marocains et des présidents d’ISC étrangères, ainsi qu’une pléiade d’experts.
"En tant qu’ISC, nous disposons de suffisamment de pratique de terrain pour tirer des enseignements essentiels afin notamment de continuer à identifier les politiques, programmes et actions publics qui nuisent à l'environnement, renforcer le contrôle des finances publiques vertes, évaluer le coût financier de l’impact du changement climatique et des mesures d'adaptation, améliorer la transparence et la qualité des données environnementales et améliorer l'impact de l'audit environnemental", a-t-elle dit, lors de cet événement organisé à l’initiative de la Cour des Comptes, en partenariat avec la BM et le FMI.
Mme El Adaoui a, par ailleurs, plaidé pour une action renouvelée des ISC, appelant celles-ci à entreprendre des travaux d’audit pertinents et prospectifs en vue d’accélérer l’implémentation des ODD.
Ces travaux, a-t-elle expliqué, devraient viser à améliorer l'efficacité des dépenses publiques et à assurer un équilibre entre les obligations financières immédiates et les investissements à plus long terme entraînant des changements profonds dans les domaines de la santé, de l'éducation et des infrastructures.
Il s’agira aussi d’améliorer les prévisions financières et l'évaluation de la soutenabilité de la dette sur le moyen et long terme et de contribuer à libérer le potentiel de la finance verte, de l'économie bleue et de l'économie numérique et à construire de nouvelles bases de partenariats entre les gouvernements et le secteur privé, a-t-elle ajouté.
Il sera aussi question, a-t-elle soutenu, de rééquilibrer le contrôle inégal des dépenses et des recettes pour améliorer la capacité du secteur public à générer des ressources de manière durable et accroître la mobilisation des recettes intérieures.
Au cours de cette table-ronde, des présidents d'ISC, des responsables des Nations Unies, des ministres et des experts dans le domaine du développement durable, ont discuté d'un ensemble de sujets importants centrés principalement sur les défis auxquels sont confrontées les ISC pour apporter une contribution efficace à la vérification de la mise en œuvre des ODD de l’agenda 2030.
Il a été également question d’explorer des méthodologies d'audit innovantes et développer de nouvelles pratiques d'audit et partenariats pour une mise en œuvre efficace et rapide des ODD.
L'intérêt des ISC pour la problématique du développement durable remonte au début des années 2000 avec l’accompagnement et le suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies.
Avec l’avènement de l’agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, le rôle des ISC dans ce domaine a acquis une grande importance. De nombreux documents des Nations Unies ont valorisé leur contribution à la mise en œuvre des ODD, et ce, en raison de leur rôle central dans la promotion de la bonne gouvernance, la responsabilité et l’alignement de l’emploi des fonds publics avec les objectifs de développement durable.