- Quelle importance occupent ces assemblées annuelles pour l'autorité marocaine du marché de capitaux ?
Ces assemblées annuelles, qui se tiennent en terre africaine 50 ans après l'édition du Kenya, sont l'occasion de rencontrer tous les acteurs du monde financier global, dont les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales, mais également les autorités des marchés financiers, les grandes banques, les fonds d'investissement et les investisseurs.
Nous avons eu l'occasion lors de ces rencontres de débattre des sujets pour lesquels nous sommes concernés, dont ceux relatifs au financement de l'investissement à travers le marché des capitaux, l'inclusion financière, le financement du développement durable et la finance digitale.
- Quel est le rôle du marché de capitaux dans le financement de l'économie marocaine ?
Au Maroc, la principale source de financement des entreprises reste le secteur bancaire. Le marché des capitaux contribue également à ce financement et pourrait le faire davantage encore.
Nous avons mené ces dernières années plusieurs réformes, aux côtés du ministère de l'Economie et des Finances et d'autres intervenants, pour d'abord élargir les marchés et prévoir entre autres un marché alternatif dédié au petites et moyennes entreprises (PME).
Il s'agit aussi de réformes qui ont servi à créer les OPCI (Organisme de Placement Collectif Immobilier), les fonds de titrisation, les OPCC (Organismes de Placement Collectif en Capital) qui sont le capital-investissement, lequel va jouer un rôle important avec le lancement du Fonds Mohammed VI pour l'Investissement.
En général, il y a un certain nombre d'instruments qui sont à disposition et mériteraient d'être davantage utilisés.
A cet effet, il faut que ces instruments soient davantage connus. Et c'est dans ce cadre que notre mission comme autorité, est celle de protéger l'épargne investie en instruments financiers, de veiller au bon fonctionnement de ces marchés et de s'assurer aussi que tous les intervenants respectent les règles.
Parallèlement, nous avons également une autre mission importante, à savoir celle de l'éducation financière pour expliquer comment est-ce qu'on peut accéder aux marchés des capitaux.
D'ailleurs, nous avons vu, depuis quelques semaines, la publication des derniers textes qui manquaient pour lancer le financement collaboratif "crowdfunding" qui va permettre de financer de nouveaux projets.
C'est un moment important qui constitue aussi un défi pour nous, parce que ce sont de nouveaux instruments qui relèvent de la finance digitale, laquelle nous pousse d'abord à mieux expliquer, compte tenu du fait qu'elle s'adresse à une catégorie plus large.
Nous avons mis en place sur notre site un portail pour expliquer le crowdfunding, les modalités d'obtention d'un agrément pour pouvoir gérer une plateforme et l'intérêt pour les porteurs de projets et les investisseurs dans ces projets.
- En marge des Assemblées annuelles BM-FMI, vous avez participé à un panel sous le thème "Mobiliser les marchés financiers en faveur du développement". Parlez-nous des principaux points évoqués, notamment celui du lancement du marché à terme.
J'expliquais, lors de ce panel, que les rôles des régulateurs dans les marchés émergents étaient de disposer de textes très clairs qui prennent en compte les meilleures normes internationales pour pouvoir attirer le capital étranger.
C'était aussi l'occasion pour nous de partager l'expérience et l'expertise de l'AMMC avec d'autres régulateurs, notamment un certain nombre d'homologues africains.
Concernant le marché à terme, puisque nous sommes à la fin du processus, nous comptons, avec la Bourse de Casablanca, le lancer de façon opérationnelle durant le premier semestre de 2024.