Dans un entretien à la MAP à l’occasion de sa participation à ces Assemblées, Mario Marcel a souligné également l’existence dans le cadre de ces Assemblées d’un « fort intérêt pour le renforcement des chaînes de valeur internationales, ce qui, de notre point de vue, implique également le développement des chaînes de valeur locales ».
Pour cet ancien président de la Banque centrale du Chili entre 2016 et 2022, les Assemblées FMI/BM qui se tiennent tous les trois ou quatre ans en dehors de Washington, « renforcent généralement l'attention portée aux pays émergents, à leurs problèmes, mais aussi à leurs capacités ».
Ainsi, dit-il « il est important que les pays émergents renforcent leur cohésion dans les discussions sur l'architecture financière internationale. Ceci n'est pas trivial, étant donné qu'il y a différents blocs en leur sein et également différents poids économiques et commerciaux ».
En ce sens, estime-t-il, « il est nécessaire que les plus grandes économies émergentes (Chine, Inde, Brésil) intègrent de manière appropriée les plus petits pays du monde émergent ».
Interrogé sur l’approche de son pays pour affronter le phénomène de l’inflation post-pandémique, Mario Marcel a fait remarquer que « ces dernières années, nous avons connu de fortes pressions inflationnistes du côté de l'offre (prix des matières premières, coûts de transport, taux de change) plutôt que du côté de la demande (demande intérieure, déficits fiscaux) », ajoutant que cette situation a été aggravée au Chili par l'ampleur des transferts budgétaires et des retraits des fonds de pension en 2021.
La Banque centrale qu’il présidait à l’époque avait « commencé à agir très tôt (juillet 2021) et le trésor s'est joint à elle en procédant à un assainissement budgétaire vigoureux en 2022 », ce qui a permis d'inverser la trajectoire de l'inflation et réduire son taux de manière drastique à 5,1 % en septembre 2023, contre 14,1 % en août 2022 « sans récession, ni crise sociale », s’est félicité le ministre chilien des finances
Les travaux des Assemblées annuelles de la BM et du FMI se poursuivent à Marrakech avec la participation du gotha mondial de l'économie et de la finance, dans le but d'examiner les principaux enjeux liés aux financements des économies, à la croissance économique et aux changements climatiques.
Plus de 12.000 participants, dont 4.500 délégués officiels de 190 pays, prennent part à ces Assemblées qui se déroulent jusqu'au 15 octobre courant.