"L'ensemble des provinces et préfectures du Royaume disposent d'atouts économique, social et culturel importants devant être valorisés en faveur de la création des opportunités d'emplois, notamment pour les jeunes", a dit M. Jazouli lors d'une réunion de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants.
Dédiée à l'examen des sujets relatifs à l'investissement, cette réunion a été l'occasion pour le ministre de faire savoir que l'Exécutif œuvre à la localisation de l'investissement dans les collectivités territoriales, à travers trois mesures principales comprenant une gouvernance unifiée et la décentralisation de l'investissement, ainsi qu'une "prime territoriale" en vue d'orienter les investissements vers les préfectures et les provinces les moins attractives, et de créer une convergence entre les acteurs au niveau régional, autour des objectifs de l'investissement privé.
S'agissant de la gouvernance unifiée et la décentralisation de l'investissement, M. Jazouli a relevé que la nouvelle charte d'investissement permet, et pour la première fois, d'élaborer et d'approuver les projets d'investissement allant jusqu'à 250 millions de dirhams (MDH) au niveau régional, estimant que l'opérationnalisation de ce mécanisme requiert le renforcement du rôle des centres régionaux d'investissement (CRI), en tant que guichet unique pour les investisseurs au niveau local.
Dans ce sens, il a indiqué que la loi 47.18 sera modifiée pour poursuivre la réforme des CRI à même de les accompagner dans cette nouvelle phase de développement.
Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que 24 provinces et préfectures bénéficient de 15% de la valeur totale de l'investissement éligible au soutien pour la "prime territoriale", tandis que 36 autres provinces et préfectures profitent de 10% de cette valeur, précisant qu'en total, cette prime concerne 80% des provinces et préfectures du Royaume.
A cet égard, il a noté que 11 conventions d'investissement parmi 30 ont été approuvées pour bénéficier du système de soutien principal de la "prime territoriale" et qu'une part de 71% du total des primes sera allouée à des projets d'investissement en dehors de l'axe Tanger-El Jadida.
S'agissant de la troisième mesure visant à créer une convergence entre les acteurs au niveau régional, autour des objectifs de l'investissement privé, M. Jazouli a assuré que plusieurs réunions ont eu lieu avec les différents départements ministériels concernés, outre plus de 30 ateliers de travail avec les Walis, les conseils des régions, les représentations de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ainsi que les CRI, en tant qu'acteurs régionaux concernés.
De son côté, le directeur général de l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), Ali Seddiki a affirmé que l'agence a organisé 169 manifestations pour la promotion du développement des investissements et des exportations en 2022, en plus de 123 manifestations similaires lors du premier semestre de 2023, dans les différents coins du monde, variées entre des visites de terrain, des expositions spécialisées, des évènements institutionnels et des forums d'affaires.
Ces manifestations, a-t-il poursuivi, ont concerné les secteurs des énergies et des infrastructures, l'automobile, l'aéronautique, l'agro-industrie, le textile et le cuir, la santé et l'industrie pharmaceutique, parmi d'autres secteurs.
Pour leur part, les membres de la commission ont souligné l'importance de gagner le pari du renforcement du climat des affaires au Maroc, lié à plusieurs défis qui nécessitent de faire de la loi-cadre sur la nouvelle charte de l'investissement une véritable feuille de route pour consolider l'investissement productif, en tant que levier indispensable pour le développement de l'économie nationale et la création de la valeur ajoutée et les opportunités d'emplois.
Ils ont également appelé à relever les barrières entravant l'investissement productif, l'opérationnalisation effective de la charte de la décentralisation administrative, la réforme du système de la gouvernance et de gestion des affaires publiques, l'accélération de la poursuite des réformes structurelles y compris la reconsidération du code de travail et du statut de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ainsi que la loi organique du droit de grève et la loi relative aux syndicats.
Les membres de la commission ont aussi appelé à trouver les solutions adéquates au problème du foncier, à travers la simplification des procédures et la garantie de l'assiette foncière aux investisseurs, en concordance avec l'ensemble des départements concernés, en plus du financement des initiatives d'investissement et la réforme des institutions et entreprises publiques.