"Il s’agit de s’approprier notre cinéma et de laisser une empreinte significative pour les générations futures, et ce en mutualisant nos moyens et efforts", a-t-elle expliqué, dans un entretien accordé à la MAP en marge de la 23ème édition du festival international du cinéma africain de Khouribga qui se tient du 6 au 13 mai.
Selon Mme. Lison Fall Johnson, le 7ème art est non seulement un moyen de communication, d’éducation et de prise de conscience mais est également porteur de messages et constitue une sorte de "diplomatie culturelle".
Interrogée sur les défis auxquels fait face l’industrie cinématographique en Afrique, la directrice de l’ONAC-CI a déploré le fait qu’il n' y ait pas assez de salles de cinéma nationales au continent, appelant, dans ce sens, à "encourager l’ouverture de nouvelles salles dans nos pays afin que les productions soient vues et appréciées par le public africain et que les producteurs et réalisateurs de films nationaux puissent vivre de leurs arts".
"En Côte d’ivoire, nous avons également relevé que l’industrie cinématographique africaine a un souci de production et de financement", a-t-elle indiqué, expliquant que "pour parer à cela l’Office a signé plusieurs accords de coopération avec divers pays du continent pour permettre aux cinéastes de réaliser leurs productions".
"La coopération Sud-Sud dans le secteur cinématographique est donc très importante pour notre continent car en mutualisant nos efforts et actions on peut réaliser de grandes productions et élargir ainsi notre audience", a-t-elle souligné.
A ce titre, Mme. Lison Fall Johnson a souligné le rôle joué par les festivals de cinéma africains, à l’instar du FICAK, en créant des échanges et des partenariats culturels entre les cinéastes venus des différents pays du continent, ajoutant que "ces festivals permettent également de s’interroger sur ce qu’on peut faire de mieux et non seulement nous contenter de nos réalisations".
"Ils sont aussi une sorte de stimulation artistique qui permet non seulement de mûrir et de prendre conscience de ce qui nous manque mais également de connaître les cultures et traditions de chacun des pays africains participants afin de mettre en avant toute cette diversité culturelle", a-t-elle poursuivi.
La 23è édition du FICAK, placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, met en compétition 12 longs-métrages réalisés par des cinéastes de 10 pays africains ainsi que 15 courts-métrages représentant 13 pays du continent.
Cette grande fête annuelle du cinéma africain célèbre le 7ème art et rend hommage aux productions cinématographiques africaines. Elle permet également de promouvoir l'image du Royaume et faire valoir ses spécificités, ses potentialités en matière de cinéma et son interaction avec le cinéma des pays africains.
C’est avec une programmation riche en couleurs, en cultures et en productions cinématographiques que le FICAK va emmener les cinéphiles, les critiques, les intellectuels et le large public de la cité phosphatière dans un voyage inédit à la découverte de la richesse culturelle de l'Afrique.