Une rencontre avec une figure française de ce sport a été l'élément déclencheur de ce revirement, qui l'a poussée à troquer son kimono pour les gants des Arts Martiaux Mixtes (MMA), devenant ainsi la première Marocaine à pratiquer, à un niveau professionnel, cette discipline, qui ne cesse de gagner en popularité de par le monde.
“À l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), j’ai rencontré Fernand Lopez (ancien champion UFC), qui m’a parlé des MMA que je ne connaissais pas. J’ai vu des vidéos et ça m’a plu. Là, je lui ai dit qu’après ma carrière dans le judo, je viendrai dans sa salle et je me mettrai aux MMA est c’est ce que j’ai fait après les Jeux olympiques de Londres”, confie la franco-marocaine à la MAP.
“Au début, j’ai commencé par la préparation physique et ce n’est qu’après les jeux de Rio en 2016 que je me suis mise aux MMA”, indique-t-elle.
Une reconversion qui n’était pas du tout facile, en raison de la transition entre deux disciplines totalement différentes. Toutefois, armée d’une volonté de fer et d’une soif sans bornes de surmonter les difficultés et de relever les défis, la native de Bonn, en Allemagne, en 1986, de parents marocains, se lance dans cette nouvelle aventure.
"La reconversion était très dure. Je viens du judo et les déplacements en boxe ne sont pas pareils. Je ne savais pas boxer ou donner un coup de pied, je ne maitrisais que les techniques du judo”, reconnaît la championne marocaine, dont l’effort, la persévérance et la patience ont fini par payer.
“J’ai beaucoup travaillé et même aujourd’hui je continue à beaucoup travailler. Je ne suis pas parfaite”, dit-elle avec une humilité sincère.
S’entraîner avec des hommes est l’autre difficulté à laquelle est confrontée Rizlen Zouak, mais la combattante marocaine y voit aussi une force. “Dans un combat, la force d’un homme et celle d’une femme sont différentes. J’ai donc moins peur des coups. C’est un mal pour un bien, une difficulté pour évoluer”, résume-t-elle.
Taylor Lapilus, lui aussi champion MMA, ne cache pas sa fierté d’entraîner la Lionne de l’Atlas et de la préparer pour ses prochains combats. Il voit en elle la championne courageuse, qui en aucun moment n’a eu peur de s’initier à un sport aussi exigeant que les MMA.
Son adversité et son goût de l’effort et du travail sont les éléments qui font de Rizlen la championne qu’elle est aujourd’hui, affirme-t-il, fièrement.
Rizlen était au départ une judokate, ce n’est donc pas évident de commencer une nouvelle discipline comme elle l’a fait, d’autant qu’elle n’a pas commencé très tôt les MMA comme la nouvelle génération d’athlètes, explique son entraîneur.
Pour lui, le secret derrière le grand succès de cette championne hors pair est la “grosse remise en question” qu’elle a effectuée quand elle était au sommet de son art. Elle a su se remettre en question, se réinventer et surtout évoluer dans un sport qui n’était pas le sien au départ. "Je pense que ce sont ces qualités qui font d’elle la championne qu’elle est aujourd’hui”.
Pour ses projets d’avenir, la championne marocaine ne cache pas son envie de remporter plus de combats, et à long terme, s’installer au Maroc, où elle souhaite contribuer à former de nouveaux champions.
“Partir, moi et mon époux, vivre au Maroc, ouvrir notre salle et contribuer à former des champions, car dans mon pays, il y a beaucoup de gens qui peuvent devenir des champions, il faut juste avoir de bons entraîneurs”, assure-t-elle.
Mais pour l’instant, Rizlen enchaîne les séances d’entraînement pour préparer ses prochains combats.
En France, il y a un grand intérêt pour ce combat, qui oppose deux figures des MMA, et un grand engouement médiatique et des fans, comme l'affirme entraîneur de Rizlen Zouak, qui voit les choses en grand et rêve de briller dans cette nouvelle discipline, afin de prouver que les reconversions dans le sport peuvent être couronnées de succès.