Cette militarisation est une réaction désespérée du groupe séparatiste pour compenser son affaiblissement croissant, en raison du retrait de la reconnaissance, notamment par un certain nombre de pays africains, et à l'élargissement du cercle de soutien à l'autonomie, en tant qu’initiative qualifiée de sérieuse et de crédible par le Conseil de sécurité et de grandes puissances, a-t-il indiqué dans un entretien à la MAP, en marge d’une rencontre organisée par la mission permanente du Maroc à Genève.
Il a noté avec regret que le conflit du Sahara ‘’se poursuit malgré les efforts du Maroc pour trouver une solution pacifique, à travers l'initiative d'autonomie, qui se heurte à une sorte d'intransigeance cherchant à ce que cette situation demeure figée’’.
De l’avis du spécialiste, ancien chef du département de la prolifération au Centre de politique de sécurité de Genève, ‘’le Maroc a à l’esprit ce qui se passe dans les camps de Tindouf, à la lumière de témoignages faisant état du recrutement d'enfants, un comportement contraire au droit international, qui considère cet acte comme un crime de guerre’’.
D’où l’importance d’une telle rencontre qui vise, selon l'expert, à attirer l'attention des diplomates, des chercheurs, des fonctionnaires de l'ONU et des représentants des ONG sur les conditions des enfants dans les zones de conflit, surtout sur le danger de leur recrutement dans les forces combattantes.
M. Fino a de même souligné la nécessité d'accéder à des informations vérifiées, objectives et factuelles sur le recrutement d'enfants, afin que les décideurs puissent avancer sur cette base pour mettre fin à ces tragédies et mobiliser les mécanismes internationaux pour punir les responsables.
‘’La gravité des violations liées au recrutement d'enfants justifie l'exigence que l'aide internationale dirigée vers certains groupes armés soit beaucoup plus scrupuleuse et plus filtrée pour justement éviter qu'elle serve à ce genre d'activités’’, a-t-il dit.
L'expert, ainsi que les participants à la réunion, ont appelé à davantage de financement pour les organisations gouvernementales et non gouvernementales qui se déplacent sur le terrain pour collecter des données sur le recrutement d'enfants.
M. Fino a, d’autre part, qualifié la création à Dakhla du Centre International de recherches sur la prévention des enfants soldats d’initiative louable pour recueillir les données, les informations et les témoignages, les vérifier et les partager, afin qu’ils ne restent pas confinées à la sphère académique et se transforment en action des organisations internationales et non-gouvernementales et des pays intéressés.
L'ancien expert et diplomate français a salué l'organisation par le Maroc de la rencontre, qui a réuni des personnalités diplomatiques, des acteurs des organisations internationales et non gouvernementales, des chercheurs et des experts, dans une ville qui est l'une des capitales de l'action multilatérale, pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la situation des enfants dans les zones de conflit, en particulier les violations qui incluent leur recrutement dans les forces armées ou les groupes armés.