L'USFP a présenté lors d'une conférence de presse les grandes lignes de son programme portant le slogan "Le Maroc d'abord, une nouvelle alternance à vocation sociale-démocrate", avec pour ambition d'atteindre cet horizon social en 2026, à travers la prise de "mesures réalistes, raisonnables et exécutables, en tant qu'engagements qui concernent les pôles social, économique, sociétal, culturel et institutionnel".
Pour les dirigeants du parti, il s'agit de revenir à l'Etat providence, la crise sanitaire ayant révélé la défaillance de certains choix macro-économiques et montré que le secteur public occupe une place centrale dans la gestion des affaires publiques. L'objectif est de garantir aux Marocains le droit à une vie digne, à la santé, à l'éducation et à l’emploi, tout en faisant de l'élément humain un levier de développement.
Ce programme, qui se veut prometteur, se décline en cinq principaux axes, à savoir le social, l'économie, le sociétal, la culture et la réforme des institutions comme la révision du système de la justice.
A la lecture du document, la rupture avec la vision "attrape tout" qui a toujours animé le parti d'Abderrahim Bouabid est patente. "Nous sommes la gauche, et nous ne pouvons faire des alliances qu'avec les vrais libéraux, les valeurs du libéralisme étant l'égalité, la liberté et la justice", a souligné le premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachguar.
"Cet ambitieux plan socio-économique comporte 25 engagements qui se divisent en 150 mesures sous la devise "le Maroc d’abord", avec une nouvelle alternance sur fond de perspectives sociales et démocratiques", a déclaré le chef du parti de la Rose. "Nous comptons mettre en oeuvre cette feuille de route si nous obtenons la confiance des électeurs", a-t-il ajouté.
Pour ce faire, le Parti s'engage à faire de l'inclusion sociale globale un levier de développement et un mécanisme de stabilité et de solidarité sociale, et à généraliser la protection sociale pour préserver la dignité du citoyen, tout en garantissant le droit à un service de santé publique de qualité et à un logement décent qui offre les conditions d'une éducation saine.
Le programme électoral du Parti accorde également une attention particulière à l'emploi comme pilier du pouvoir d'achat et fondement de la justice sociale, en s'engageant à développer une école de l'égalité des chances, ouverte sur le monde, et à développer une université publique qui offre une formation aux normes internationales afin de favoriser le savoir, la promotion sociale et l'émergence de futures élites.
Les moyens pour mettre en œuvre ces politiques demeurent en revanche très classiques pour la gauche. L'USFP s’engage à renforcer la classe moyenne et à lutter contre la précarité afin de soutenir le développement économique et promouvoir la paix sociale, ainsi qu’à adopter un système fiscal juste et équitable pour favoriser le développement économique.
Le parti de la Rose promet également de développer l'investissement national de manière à permettre un accroissement régulier et productif des taux de croissance et d'emploi, tout en déclenchant une transformation structurelle du tissu productif pour répondre à la demande interne et à la concurrence sur les marchés internationaux.
Il s’agira aussi de s’orienter vers l’économie verte, de consolider le développement spatial durable et d’oeuvrer à l’augmentation des dépenses publiques relatives à la recherche scientifique en tant que facteur essentiel permettant la transition vers les modèles économiques émergents et l'innovation.
Sur le plan social, le parti de la Rose s’engage à accorder l’attention nécessaire aux questions sociales à travers des mesures concrètes à même de protéger les enfants en tant que citoyens de demain, et à promouvoir la condition féminine dans le but de rompre avec toutes les formes d'injustice et de violence et d'impliquer pleinement les femmes dans le processus de développement.
En sus de son intérêt à mettre en place un système sportif fort qui contribue à la cohésion sociale, le parti s'engage également à libérer les énergies créatives des jeunes à travers un investissement optimal dans l’éducation et l’emploi, tout en promouvant la participation politique des Marocains du monde.
L'USFP a en outre réaffirmé sa volonté de mettre en oeuvre des initiatives qui sont de nature à promouvoir les droits et libertés, de réviser de manière globale le droit pénal marocain et de veiller à la promulgation de la loi sur l'enrichissement illicite.
Il s'agit aussi de promouvoir la réforme globale du système judiciaire pour accompagner la relance économique et préserver la dignité du citoyen, et d'accélérer le processus de régionalisation avancée en tant que prélude à la justice sociale et territoriale, en plus de renforcer la gouvernance publique comme pilier à la consolidation de l'édification démocratique et de développement.