"Sur le plan de l’affect politique, c’est un discours choc qui restera dans les annales comme un des plus importants dans les relations entre l’Algérie et le Maroc. Un tournant est ainsi pris. Une nouvelle et grande perspective est ainsi tracée, celle de la réconciliation totale entre Alger et Rabat , celle de la pacification absolue des esprits que des décennies de tensions et d’escarmouches ont paralysé", affirme M. Tossa dans une analyse publiée sur le site Atlasinfo.
La main "généreusement tendue" au régime algérien par SM le Roi Mohammed VI n’est pas nouvelle et Sa Majesté avait déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de faire part de la nécessité de dépasser les malentendus entre les deux pays pour le bien des deux peuples, rappelle le politologue, ajoutant que "cela a toujours été Sa conviction depuis Son accession au Trône".
Mais aujourd’hui, remarque-t-il, le Souverain formule cette “indispensable réconciliation avec des arguments qui résonnent à la fois dans les esprits et les intelligences et qui envahissent aussi les cœurs”, faisant observer que cette “harangue royale” à rouvrir sans conditions les frontières, dont les raisons initiales de fermeture sont dépassées par l’époque, intervient alors que les “escalades politiques et médiatiques entre les deux pays avaient atteint une dangereuse crête".
"Devant cet inquiétant état de fait, SM le Roi Mohammed VI abat avec justesse et pertinence la carte de la raison. Celle de la sécurité collective qu’impose la géographie et l’histoire", souligne le politologue dans l’analyse intitulée "Mohammed VI tend à nouveau la main de la réconciliation à l’Algérie", ajoutant que dans ce discours "lucide, volontaire et déterminé", SM le Roi "interpelle ouvertement la présidence algérienne" et "lui tend la main pour tourner cette triste page et écrire une nouvelle histoire".
Pour convaincre les réticents, poursuit M. Tossa, le Souverain a aussi affirmé que contrairement à certaines allégations politiciennes dont l’usage malveillant est manifeste, aucun mal en provenance du Royaume n’atteindra l’Algérie.
Dans ce discours du Trône, dont une partie était consacrée à la relation avec l’Algérie, le Souverain a déployé “toutes les gammes de persuasion. Du destin commun entre les deux peuples, passant par leur sécurité collective jusqu’aux immenses opportunités économiques que permettra la normalisation de leurs relations et l’ouverture de leurs frontières”, note le politologue.
“Le Roi du Maroc a lancé la balle dans le camp algérien. Il prend à témoin aussi bien le peuple algérien, marocain que la communauté internationale", a ajouté M. Tossa.