Le développement rural a toujours été prioritaire pour le Maroc depuis son indépendance en 1956 et un pilier de tous ses programmes et plans de développement, a affirmé M. Laenser qui était l'invité du Forum de la MAP, relevant, cependant, qu'aujourd'hui le milieu rural "connaît encore un déficit dans ce domaine" et de "vastes disparités" avec le milieu urbain.
Les chiffres relatifs au chômage dans le monde rural, qui sont inférieurs par rapport à ceux du monde urbain, "ne reflètent pas la réalité", a-t-il exemplifié, expliquant que "plusieurs habitants du monde rural, incapables de trouver un emploi en raison du faible développement de ces zones, sont contraints de migrer vers les villes à la recherche d'opportunités de travail".
"Le développement rural ne se réduit pas à la construction d'une école ou d'une maison de jeunesse dans un douar ou un autre", mais il s'agit plutôt d'un chantier intégré qui nécessite une coordination entre tous les acteurs", a-t-il estimé.
À cet égard, le secrétaire général du MP a appelé à la création d'un organe placé sous la tutelle du département du Chef du gouvernement, dont la tâche est de superviser les projets et chantiers liés au développement rural et la coordination entre eux.
La mise à niveau du monde rural constitue une pierre angulaire du programme électoral du MP au titres des prochaines échéances électorales, outre la réalisation de la justice spatiale, la mise en oeuvre du caractère officiel de l'amazigh et les questions sociales telles que l'éducation, la santé et la préservation des ressources, a-t-il détaillé.
S'agissant de la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh, M. Laenser a souligné que cette langue est une composante de l'identité et un élément de développement, se demandant "comment peut-on parler de développement sans permettre aux amazighophones d'avoir un accès facile à divers services publics, tels que la santé ou la justice, dans la langue qu'ils assimilent et parlent au quotidien ?".
La constitution de 2011 juge nécessaire de mettre en œuvre le caractère officiel de l'amazigh, a-t-il rappelé, regrettant que ce chantier n'ait pas encore trouvé son chemin après environ une décennie.
Quant à la justice spatiale, M. Laenser a précisé que garantir le principe de l'égalité des chances pour tous les Marocains ne sera atteint qu'en adoptant le principe de discrimination positive au profit de la population rurale.
Il a également évoqué le processus de régionalisation avancée au Maroc, estimant que cette nouvelle expérience s'est caractérisée par plusieurs changements, notamment en ce qui concerne l'élargissement des attributions des régions et la garantie de leur autonomie financière.
Cependant, "cette régionalisation n'est pas une panacée", a-t-il également relevé, soulignant qu'il s'agit plutôt d'un processus graduel qui s'améliore d'année en année.
M. Laenser a également mis en avant les réalisations qu'il a accomplies au niveau de la présidence de la région Fès-Meknès, citant notamment la mise à niveau du monde rural au cours des cinq dernières années, en dépensant plus de 2,260 milliards de dirhams (MMDH) dans 280 projets de construction et de réhabilitation de routes et de raccordement à l'eau potable et à l'électricité.
Ces chiffres restent insuffisants car les disparités entre les mondes rural et urbain sont vastes, a-t-il noté, ajoutant : "notre rôle est de réduire ces disparités entre les régions d'abord et à l'intérieur de chaque région ensuite".
Il a, en outre, salué que la région de Fès-Meknès soit la première à signer un contrat-programme avec l'État, d'une enveloppe budgétaire de plus de 11 MMDH sur une période de six ans, faisant savoir que la signature des conventions sur la construction des routes s'est effectivement achevée alors que certains projets ont été lancés.
La conjoncture difficile que traverse le Maroc, à l'instar des autres pays, en raison de la propagation de la pandémie de Covid-19, devrait constituer une opportunité à exploiter, a-t-il conclu, se réjouissant, dans ce sens, des conventions relatives au projet de fabrication et de mise en seringue au Maroc du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins, dont la cérémonie de signature a été présidée par SM le Roi Mohammed VI.
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