Dans ce document, issu de la réunion de consultation des présidents des parlements africains qui s'est tenue jeudi à Rabat, les participants ont exprimé leur appréciation des efforts consentis par le Maroc sous la Conduite de SM le Roi Mohammed VI pour affirmé la souveraineté africaine dans le domaine des vaccins, "efforts qui se sont traduits par le lancement d'un projet de fabrication et de mobilisation du vaccin anti-Covid-19 et d'autres vaccins au Maroc".
Au même titre, les présidents des parlements africains ont fait part de leur appréciation de "la supervision effective par Sa Majesté de la mise en œuvre du projet et la conclusion d'accords dans ce cadre, ce qui fait du Royaume une plateforme continentale pour produire des vaccins qui bénéficieront aux peuples africains".
Ils ont salué, par la même occasion, les Initiatives de SM le Roi Mohammed VI, faisant état de leur grande appréciation des mesures que le Souverain a ordonné de prendre depuis les premiers mois de la propagation de la Covid-19, notamment l'envoi d'aide médicale d'urgence (médicaments, masques, respirateurs, stérilisateurs...) à plusieurs pays africains dans le but de renforcer leurs capacités à faire face à cette pandémie, en tant qu'étape pratique et concrète dans le cadre de l'Initiative lancée par SM le Roi avec nombre de Ses frères, les chefs d'État africains, depuis les premières semaines du déclenchement de la pandémie, pour mobiliser et unifier les efforts de l'Afrique dans la lutte contre la Covid-19.
Rappelant le contexte sanitaire continental et international marqué par la propagation de la pandémie de la Covid-19 et ses répercussions sanitaires et socio-économiques, notamment sur les peuples et les économies d'Afrique, les présidents des parlements africains ont mis en garde contre l'aggravation des conditions sanitaires sur le continent africain en raison de la propagation de la pandémie et de la faiblesse des capacités des pays du continent à y faire face en termes d'infrastructures médicales, de médicaments et de vaccins.
Ils ont également exprimé leur profond regret de la persistance des pays riches et des laboratoires mondiaux produisant les vaccins contre la pandémie de la Covid-19 à soumettre ces vaccins à la logique du marché et aux règles des brevets et de la propriété intellectuelle et industrielle, à un moment où l'humanité tout entière est aux prises avec une menace globale, qui durera tant que les vaccins ne sont pas généralisés et mis à la disposition de tous les peuples de la terre.
Aussi, poursuit le document, les présidents des parlements africains ont noté avec satisfaction l'appel du président américain, Joe Biden, à suspendre l'applicabilité des brevets relatifs au vaccin contre la Covid-19, demandant l'activation urgente de cette initiative, compte tenu de la propagation rapide de l’épidémie et saluant, dans ce sens, l'initiative du président américain d'allouer un demi-million de vaccins au pays qui en ont besoin.
Dans cet appel, ils ont demandé instamment aux grandes puissances industrielles, aux laboratoires internationaux et aux entreprises de mettre fin à la pratique des brevets pour les vaccins anti-Covid-19, afin de permettre à tous les peuples de la terre, y compris les peuples africains, de se procurer le vaccin et de le produire localement en vertu des principes du droit à la vie, à la santé et celui de l'accès aux médicaments pour tous.
Les présidents des parlements africains ont d'ailleurs appelé à faciliter le transfert de technologie pour la fabrication de vaccins, à autonomiser les pays du continent dans le cadre de partenariats internationaux et locaux impliquant les secteurs public et privé, et à développer des structures de production locales pouvant être utilisées pour produire des vaccins contre d'autres maladies, en particulier celles qui sévissent en Afrique.
Comme mesure urgente, poursuit le document, ils ont appelé les pays riches à mettre en œuvre une solidarité concrète avec l'Afrique en envoyant des quantités suffisantes de vaccins aux pays africains, notamment ceux qui en ont le plus besoin, afin d'arrêter la propagation de l'épidémie.
Les présidents des parlements africains considèrent que les valeurs de solidarité mondiale et humaine, de justice et d'équité sont mises à l'épreuve dans les circonstances difficiles que traverse l'humanité, notamment l'Afrique, qui est déjà confrontée à d'autres fléaux, dont elle n'est pas responsable, tels que les changements climatiques, le terrorisme, l'asile, la migration et la sécheresse, et qui n'épargnent aucun effort pour bâtir ses institutions, réaliser le développement et instaurer la démocratie.
A cet égard, ils ont attiré l'attention sur le fait que ces efforts sont aujourd'hui sapés par la pandémie de Covid-19, qui pousse des millions de personnes dans la pauvreté et la vulnérabilité, alors que de nombreuses personnes périssent à cause de la faiblesse des structures de prise en charge des patients et de l'incapacité du continent à y faire face.
Les présidents des parlements africains ont décidé de soumettre le présent appel au Secrétaire général des Nations Unies, l'invitant à le considérer comme un document officiel de l'Organisation, de même qu'ils ont convenu de le soumettre aux Présidents des parlements nationaux africains et aux organisations parlementaires multilatérales, en leur demandant de se mobiliser rapidement pour une justice dans la distribution des médicaments au profit de l'Afrique et la mise des vaccins à sa disposition, et d'attirer l'attention sur les déséquilibres majeurs qui compromettent le droit d'accès aux vaccins et aux médicaments au niveau mondial.