Lors d’une conférence à l’Université libre de Bruxelles (ULB) organisée par son Comité diplomatique sur le thème «Le Maroc, un acteur global en Afrique», M. Ameur a indiqué que la nouvelle politique africaine du Maroc est un projet innovant, porté par une vision royale qui place au centre de ses objectifs la promotion des intérêts vitaux du continent africain, le renforcement de la coopération afro-africaine et la promotion de l’identité africaine du Maroc pour une nouvelle Afrique unie, prospère et tournée vers l’avenir.
Il s’agit d’un modèle de coopération sud-sud qui se base sur une stratégie ambitieuse par sa portée géographique, son contenu, la nature de ses projets et sa dimension institutionnelle, a expliqué l’ambassadeur devant un parterre de doctorants et de chercheurs à l’ULB.
Il a rappelé que traditionnellement, le Maroc a des liens particuliers avec l’Afrique de l’Ouest pour des raisons historiques bien connues, notant que sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, la présence marocaine est devenue continentale.
L’ambassadeur a également relevé que cette politique africaine du Royaume combine à la fois la réalisation de projets de proximité et de projets d’envergure, rappelant à titre d'exemple la construction d’une ville au Soudan du sud, l’aménagement du canal des Pangalanes à Madagascar et celui de la baie de Cocody à Abidjan, ainsi que la construction d’une cité d’affaires à la place de l’actuel aéroport international de Dakar.
A côté de ces projets qui nécessitent des investissements importants et une expertise pointue, le Maroc contribue à la réalisation de projets qui ont un fort impact social sur les populations comme la construction d’hôpitaux, de centres de formation, de villages de pêcheurs etc.
Il a précisé dans ce cadre que l’offre marocaine en Afrique est non seulement singulière mais multidimensionnelle englobant à la fois les volets sécuritaire, militaire, religieux, économique, diplomatique, humain et social, ce qui confère de la crédibilité à cette politique, et par conséquent, suscite une réponse et une réaction positives de nombreux pays africains à l’offre marocaine.
Conscient du rôle important que jouera la jeunesse africaine dans l’émergence du continent, le Maroc, a ajouté M. Ameur, est de plus en plus soucieux d’inclure dans sa coopération avec les pays africains des projets spécifiques pour la jeunesse (centres de formation professionnelle, promotion de l’entrepreneuriat pour les jeunes et le sport), rappelant que plus de 23.000 étudiants d’Afrique subsaharienne ont été diplômés des universités marocaines ces 20 dernières années.
Dans le cadre de sa politique migratoire solidaire et responsable, le Maroc, a poursuivi l’ambassadeur, a lancé en 2013 une grande opération de régularisation qui a concerné 50.000 migrants subsahariens.
Rappelant que les liens culturels et religieux entre le Maroc et l’Afrique sont anciens et denses, il a souligné qu’au cours des deux dernières décennies, la coopération dans ce domaine a été renforcée dans un contexte marqué par la menace terroriste et le développement de l’extrémisme religieux.
Il a affirmé à ce propos que l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams a accueilli des centaines d’imams africains pour renforcer leurs capacités et promouvoir l’islam du juste milieu, tolérant et ouvert sur le monde, notant que la création de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains contribue à préserver les valeurs authentiques de l’islam dans le continent.
M. Ameur a, par ailleurs, indiqué que le Maroc place l’Afrique au cœur des préoccupations de l’agenda multilatéral, notamment sur les questions de l’environnement, de la migration, de l’évolution de la menace terroriste et des défis du développement. A cet égard, a-t-il ajouté, le Maroc ne ménage aucun effort pour défendre les intérêts de l’Afrique auprès des autres pays et groupements régionaux.
En interaction avec la salle, l’ambassadeur Ameur s’est attardé sur l’histoire du Maroc, la genèse du conflit régional artificiel autour du Sahara marocain qui, a-t-il dit, a connu récemment un tournant historique avec la reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume sur ses provinces du sud. Il a également expliqué à ses interlocuteurs la singularité du Maroc, devenu un havre de stabilité et de prospérité dans une région en proie à de multiples défis notamment sécuritaires.
Il a également évoqué, les nombreux chantiers de réformes initiés au Maroc, sous l'impulsion du Souverain, notamment la couverture sociale, la stratégie marocaine de lutte contre la pandémie de la Covid-19 et le Nouveau Modèle de Développement qui sera la feuille de route qui guidera les politiques économiques et sociales du Royaume pour les quinze prochaines années.
Présidé par la marocaine Kaltoum Nebbou, chercheure en relations internationales à l’ULB, le Comité diplomatique est un regroupement de jeunes intéressés par la diplomatie et les relations internationales, avec l’objectif de favoriser la participation politique des jeunes et une meilleure compréhension du processus diplomatique.
La conférence d’aujourd’hui s'inscrit dans le cadre de la première édition de la «Brussels Diplomatic Masterclass» (02-11 juillet) qui a déjà vu la participation notamment de la Vice-première ministre belge, ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès, de hauts responsables européens et nombreux diplomates accrédités à Bruxelles.