Le projet de loi, qui vise l’amélioration du revenu des agriculteurs et la création d’opportunités d’emploi prometteuses et fixes, a été adopté par 41 voix contre 11, lors de cette séance présidée par M. Abdelhakim Benchamach, président de la Chambre.
Présentant ce projet de loi, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit a indiqué que ce texte vient ouvrir des perspectives de développement au profit de la population des zones concernées par la culture illicite du cannabis, d’autant plus que la communauté internationale est aujourd’hui de plus en plus consciente que la pure approche répressive adoptée par le système mondial de contrôle des drogues a limité les programmes de développement alternatifs et n’a pas permis de résoudre les problématiques économiques, sociales et environnementales rencontrées par les pays producteurs de cette plante, notamment ceux du Sud.
Il a aussi rappelé que le ministère de l’Intérieur a réalisé des études de terrain qui ont démontré les effets catastrophiques des cultures illicites du cannabis sur la santé des citoyens et la pollution des sols en raison de la déforestation et la surexploitation de la nappe phréatique.
Évoquant les retombées positives du projet de loi sur l’économie nationale en général et le développement local en particulier, le ministre a affirmé que ces études ont révélé que le Maroc dispose de fortes potentialités lui permettant de se positionner sur les marchés mondiaux de cette plante, qui connaissent des taux de croissance importants.
Pour attirer davantage d’investissements et de sociétés internationales spécialisées dans ce domaine, le Maroc doit mettre à niveau son arsenal juridique national afin de réglementer et d’organiser l’usage licite du cannabis, a souligné M. Laftit, faisant remarquer que l’usage illicite de cette plante demeure interdit et incriminé par la loi.
Il a aussi insisté sur l’urgence de mettre à niveau cet arsenal juridique, eu égard à l’engouement sans précédent des pays du monde pour développer la culture du cannabis et tirer profit des revenus issus de la commercialisation de ses produits licites, ajoutant que tout retard dans ce domaine réduirait les chances du Maroc de gagner des parts de marchés au niveau mondial.
Le ministre a également indiqué que le projet de loi vise essentiellement à améliorer le niveau social des agriculteurs qui se trouvent dans la précarité en raison de la forte baisse des prix du cannabis illicite et la cupidité des trafiquants, alors que la culture licite pourrait doubler les revenus de cette catégorie et préserver ses droits et sa dignité.
La réussite de ce chantier reste tributaire de l’implication des différentes composantes de la société (Parlement, gouvernement, collectivités territoriales, société civile, …) afin d’assurer un accompagnement constructif de sa mise en œuvre et un développement durable des régions concernées, a conclu M. Laftit.